Le marché des centres commerciaux de cinq pays d'Europe, dont la France, devrait bénéficier d'un regain d'intérêt des investisseurs en 2009, selon une étude présentée par la société de conseil en immobilier Jones Lang Lasalle à l'occasion du Mapic. Pour les professionnels du conseil en immobilier, l'immobilier commercial de qualité, notamment les centres commerciaux, devrait rester attractif malgré la crise. Détails.

«Les investisseurs vont à nouveau se focaliser sur les cinq marchés solides» que représentent les centres commerciaux britanniques, allemands, italiens, espagnols et français, selon une étude de la société de conseil en immobilier, Jones Lang Lasalle.

 

Présentée à l'occasion du Mapic (marché international des professionnels de l'implantation commerciale) qui se tenait à Cannes jusqu'à jeudi, cette étude rappelle qu'en 2004, ces cinq pays avaient capté à eux seuls 80% des investissements réalisés dans les centres commerciaux d'Europe. Mais en 2008, ce pourcentage est redescendu à 45%. Toutefois pour Jones Lang Lasalle, les perspectives à moyen terme sont bonnes pour les «Big five» (appelés ainsi car les économies de ces pays représentaient à cinq 73% du PIB de l'Europe en 2007), même si à court terme, «aucun marché en Europe ne sera épargné par la crise, pas même ces cinq pays».

 

Un investissement sûr ?
La société de services immobiliers CB Richard Ellis, également présente au Mapic, argue elle aussi que l'immobilier commercial de qualité devrait rester attractif aux yeux des grands investisseurs. «Partout où des centres commerciaux de qualité ont été commercialisés cette année, les investisseurs ont montré qu'ils étaient prêts à réaliser des acquisitions, sachant qu'ils n'auraient pas eu la possibilité d'acheter ces actifs attractifs dans des conditions habituelles. De nombreux indices laissent penser que les biens commerciaux de bonne qualité réaliseront de meilleures performances que les autres secteurs immobiliers sur le marché actuel», indique John Welham, directeur de la branche European retail investment de CBRE. Un intérêt qui s'explique notamment par le caractère même de ces biens immobiliers. Comme le remarque Neville Moss, l'un des directeurs de Jones Lang Lasalle en charge du marché européen, «historiquement, les centres commerciaux sont moins volatiles que les autres secteurs de la distribution, en raison de la diversité de leur offre». Autre argument en faveur de ces biens selon CBRE : la restriction de l'offre, une base de locataires diversifiée, des taux de vacance très faibles et la sécurité des revenus.

 

625 nouveaux centres commerciaux en 2008
CBRE indique, en outre, qu'au cours des trois premiers trimestres 2008, près de 25% des marchés européens ont enregistré une hausse des volumes d'investissement dans l'immobilier commercial, par rapport à la même période en 2007. Cependant, le Centre national des centres commerciaux (CNCC) explique que la crise pourrait ralentir le rythme d'ouverture de nouveaux centres commerciaux. Si leur fréquentation est en hausse de 2% depuis septembre par rapport à la même période l'an dernier, sur les onze premiers mois de l'année, elle affiche une baisse de 1%. Cette année, 625 centres commerciaux devraient ouvrir en France (soit 8,22 millions de m2), selon les calculs de la fédération de commerce non-alimentaire Procos. Mais la fédération estime que d'ici à 2010, la France, pourtant premier marché de l'immobilier commercial en Europe continentale, pourrait ouvrir moitié moins de centres commerciaux.

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