Trois cent cadres de l'Union sociale pour l'habitat impliqués dans les opérations de rénovation de quartiers sensibles vont être formés au sein de "l'école de la rénovation urbaine", inscrite dans le plan Borloo.

L'enjeu est de taille puisque 163 quartiers sont concernés par les projets de démolition-reconstruction et réaménagement urbain qui seront validés par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) durant les cinq années qui viennent.
Parmi les acteurs de ces projets, aux côtés des élus locaux, partenaires sociaux, financeurs, habitants, les HLM figurent en première ligne, mais "leur expérience en matière d'aménagement de territoire est inégale", a reconnu Paul-Louis Marty, délégué général de l'USH.

L'école, qui sera installée en mars à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), vise donc à former en trois ans trois cent cadres du mouvement HLM principalement mais aussi, s'ils le souhaitent, des cadres territoriaux ou du personnel de l'ANRU.
En huit jours, étalés sur trois semaines, les stagiaires suivront les différentes étapes de la rénovation d'un quartier, dans ses dimensions urbaines, économiques, sociales.

Ambitieux, le plan Borloo, qui prévoit en cinq ans 200.000 démolitions-reconstructions et 200.000 réhabilitations de logements, n'est pas sans "risques", souligne Paul-Louis Marty, qui s'interroge sur "la capacité des collectivités locales à faire adhérer tout le monde aux projets", ainsi que sur les "objectifs réels de certaines démolitions".
"Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, derrière certaines opérations de démolition/reconstruction, il n'y ait pas l'objectif de faire disparaître un problème social. Il faut sans doute démolir et reconstruire mais a-t-on partout les capacités politiques et financières pour le faire?", a-t-il dit.
L'Ecole de la rénovation urbaine "n'a pas pour but de donner des recettes mais de faire réfléchir" des cadres des HLM "dans des domaines qui ne sont pas les leurs", dit-il.

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