Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a mis lundi l’accent sur la solidarité et le logement dans sa présentation devant le Conseil de Paris des orientations budgétaires de la capitale pour 2006.

Le maire de Paris a souhaité «faire vivre toutes les dimensions de la solidarité à Paris». «En 2006 encore, un quart du budget global de notre collectivité sera destiné à ce poste», a déclaré le maire.

Evoquant particulièrement le dossier du logement, il a souligné la «crise grave» qui prévaut, «d'abord nationale et régionale». «En 2006, nous intensifierons notre action dans ce domaine», a-t-il indiqué, évoquant notamment les 100 millions d'euros inscrits au compte foncier et les 42 millions d'euros pour la réhabilitation des immeubles insalubres.

Le maire a également assuré que les taux de la fiscalité directe et indirecte, «restés stables» depuis le début de la mandature, «le resteront», et que l'investissement sera maintenu à un niveau élevé. Il a reproché par ailleurs à l'Etat de «plomber» les finances des collectivités, citant les 33 millions d'euros pour 2004 dus au titre des compensations pour l'augmentation du nombre des allocataires du RMI.

L’occasion aussi de répondre à ses détracteurs
Bertrand Delanoë a également profité de sa communication pour raillé les annonces de Claude Goasguen, président du groupe UMP, qui a assuré la semaine dernière qu'il supprimerait les couloirs de bus s'il était élu maire en 2008. «Quel grand dessein ! Quelle vision moderne de l'alternance !», a lancé le maire de Paris. Il a aussi affirmé, à l'adresse des Verts, que l'équipe municipale n'avait «besoin de nulle réorientation», un terme employé par le président du groupe René Dutrey, dont les voeux avaient été votés lors de la dernière séance par la droite. «Nous n'avons rien à attendre de l'UMP», «cette équipe municipale a besoin de sa diversité, de son sérieux au service du changement réel, mais elle a autant besoin de son rassemblement», a-t-il ajouté.

 


Agitation autour du vote du transfert de logements de la SAGI

Par ailleurs, le Conseil de Paris a accepté lundi le transfert de 16.000 logements de la SAGI (société d'économie mixte où la ville est minoritaire) à l'office d'HLM de la Ville. Sur ce point, le maire de Paris a suscité la colère de la droite en renvoyant en commission sept amendements déposés juste avant le vote par le groupe UMP. «Je ne refuserai pas après examen en commission qu'ils soient soumis au vote de l'assemblée», mardi, a déclaré le maire, soulignant qu'il «respectait strictement» le règlement. Des sifflets ont ponctué son intervention sur les bancs de la droite mais aussi du public, où se trouvaient une cinquantaine d'employés de la SAGI, dont certains très agressifs à l'égard du maire. Nombre d'autres membres de la SAGI attendaient sur la place de l'Hôtel de ville, avec des pancartes. Claude Goasguen a notamment dénoncé devant les journalistes le «non-respect des règles de la démocratie» au sein du Conseil.
Les 16.000 logements à loyer non conventionné, jusqu'ici gérés par la SAGI, basculent ainsi dans le parc de l'OPAC (office HLM de Paris), sans changer de statut.

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