L'énergie produite à partir de la biomasse représente la moitié de la production d'énergies renouvelables en France, d'après une étude menée par le cabinet Xerfi. Pourtant, trop de projets sont abandonnés avant d'avoir vu le jour. Explications.

La biomasse représente actuellement plus de la moitié de la production d'énergie renouvelable en France, et son potentiel est aussi important que les énergies vertes plus connues telles que le solaire et l'éolien. Malgré cela, «la biomasse est néanmoins la grande oubliée des énergies renouvelables», déplore une étude menée par le cabinet Xerfi.
En effet, les récents appels d'offres de production de ce type d'énergie lancés par l'Ademe et la CRE ont rencontré le succès, mais «le taux de non-réalisation des investissements reste anormalement élevé», explique Xerfi. En cause, des problèmes de financement et un accès à la ressource assez compliqué, notamment pour ce qui concerne le bois et les déchets de bois). Un handicap de taille, puisque la production d'énergie biomasse est assurée en France à 81,8% par le bois de chauffage. Les autres sources de production sont les déchets urbains renouvelables (11,2%), les résidus agricoles et agroalimentaires (4,3%), et le biogaz (2,7%).

 

«Ces ressources peuvent ainsi devenir des combustibles pour les centrales énergétiques. A la condition que les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour soutenir la filière. Pour le moment, la production d'énergie biomasse progresse moins vite que l'éolien ou le solaire», note l'étude. Un phénomène d'autant moins normal, selon Xerfi, que les opérateurs dans le secteur de la biomasse sont nombreux. «Pour le bois (ou biomasse solide), l'arrivée de nouveaux entrants se précise à la fois en amont et en aval de la filière», c'est-à-dire du côté des ensembliers et fabricants autant que des acteurs de l'énergie. Ce segment reste toutefois dominé par Dalkia et GDF Suez - Cofely, «deux groupes aux stratégies opportunistes et qui fondent leur croissance sur les politiques nationales de développement des énergies renouvelables», indique Xerfi.

 

Mais les acteurs issus du monde des déchets sont bien entendu également dans cette industrie, à l'image de Veolia Environnement et de Suez Environnement, qui se développent dans la biomasse conformément à leur stratégie globale visant à «diversifier les modes de traitement des déchets en proposant notamment la méthanisation aux collectivités locales ou aux industriels».

actionclactionfp