JUSTICE. Cinq après les faits, l'affaire du balcon effondré dans le centre-ville de la préfecture de Maine-et-Loire pourrait connaître un dénouement. Quatre jeunes sont décédés dans ce drame.

La soirée devait être une fête, elle s'est terminée en drame. Cinq après l'effondrement meurtrier d'un balcon à Angers, les souvenirs de cette nuit continuent de hanter les victimes. Un procès sur cette affaire doit s'ouvrir ce mercredi 9 février et durer trois semaines. Le chef de l'entreprise de construction, le conducteur de travaux, le chef de chantier, l'architecte et le chargé d'affaires de l'Apave, l'organisme de contrôle de construction et des installations, sont appelés à comparaître. Tous ont un casier judiciaire vierge.

 

 

18 personnes sur le balcon

 

Le 15 octobre 2016, une pendaison de crémaillère est organisée dans un appartement du quatrième étage de la résidence Le Surcouf, dans le centre-ville d'Angers. Une trentaine de jeunes se sont réunis, en majorité des étudiants en faculté de droit. Vers 23h, le balcon bascule dans le vide, entraînant dans sa chute 18 personnes. Sous le poids du bloc de béton, les deux balcons des étages inférieurs succombent et s'écrasent dans la cour intérieure. Quatre personnes âgées de 18 à 25 ans périssent dans l'accident. Les autres souffrent de nombreuses blessures et sont hospitalisés.

 

 

Les enquêteurs se sont rapidement penchés sur les défauts de construction du balcon car celui-ci aurait dû pouvoir supporter le poids de 35 personnes. Un ancien locataire avait d'ailleurs déclaré en 2015 que le balcon était fissuré et très instable. L'enquête judiciaire a finalement montré l'existence de nombreuses malfaçons sur cet immeuble construit en 1997-1998, notamment des défauts de ferraillage. Les avocats de deux des cinq mis en examen et ceux des victimes et de leurs familles avaient déposé une demande d'enquête complémentaire sur un défaut d'entretien du balcon, formulée auprès de la chambre de l'instruction. La cour d'appel d'Angers avait rejeté la demande en mai 2021. En octobre, cinq personnes avaient été renvoyées devant le tribunal correctionnel pour homicides et blessures involontaires.

 

Aujourd'hui, les familles et proches des victimes espèrent une condamnation des constructeurs. L'organisatrice de la soirée s'est récemment confiée à l'AFP, indiquant qu'elle aimerait que les constructeurs du balcon "ne puissent plus exercer" car "ils ont mal fait leur travail". Surtout, ils disent tous espérer que les prévenus "assument" enfin leurs responsabilités. Beaucoup apporteront leur témoignage devant le juge.

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