Touché par les inquiétudes sur la situation économique, le secteur de l'immobilier d'entreprise a accusé au premier semestre une baisse des prix de location de 7 à 10%. Cette tendance à la baisse devrait se poursuivre en 2004.

La situation du marché des bureaux est en total décalage par rapport à l'immobilier d'habitation dont les prix, dopés par les bas niveau des taux d'intérêt et par une demande très forte, ne cessent d'augmenter. Dans les locations, les prix des logements ont progressé en moyenne de 4% (France entière) avec des pointes de plus de 10% dans les grandes villes, selon les derniers chiffres cités par les agents immobiliers .
"Sur le marché des bureaux, nous prenons de plein fouet les conséquences du ralentissement économique, avec une moindre velléité des entreprises à déménager, à s'agrandir ou de nouvelles sociétés à s'implanter", explique-t-on chez Auguste Thouard, cabinet spécialisé dans l'immobilier d'entreprise qui tenait une conférence de presse.

Pour autant, l'inquiétude n'est pas de mise parmi les professionnels du secteur qui considèrent que la baisse des prix des locations s'apparente plutôt "à un ajustement après les hausses des années 1999-2000 et ne présage en rien une future crise, à l'instar de celle qui s'était déroulée dans les années 1990".

"Les prix plient mais ne rompent pas" estime Alain Bechade, président du groupe immobilier. Selon lui, le marché de l'immobilier d'entreprise, à la grande différence de la décennie précédente n'est pas en situation de surcapacité. "Les programmes prévus ne sont pas lancés et un équilibre est en train de se réaliser pour éviter qu'une offre pléthorique de nouvelles surfaces soit mise sur le marché de la location, ce qui pourrait avoir un effet dévastateur sur les prix", a-t-il expliqué.

Le taux de vacance, (pourcentage de bureaux vides par rapport au parc total) est remonté et s'inscrit à environ 6%, "ce qui reste toutefois faible sur un total de 45 millions de m2 de bureaux en Ile-de-France", a ajouté M. Bechade.
M. Bechade a cité la présence de plus en plus active des investisseurs étrangers comme un signe de confiance dans le marché parisien. "Aujourd'hui, ils représentent 80% des investisseurs contre 70% l'an dernier. Ils sont majoritairement Allemands (48%); ont une forte capacité d'épargne et achètent la plupart du temps des immeubles loués sur une période de 9 ans donc ne pouvant enregistrer de baisses des cours de location", a-t-il ajouté.

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