A quelques semaines des Journées professionnelles de la construction qui se tiendront à Strasbourg du 19 au 21 avril 2017, l'Union nationale de l'Artisanat (UNA) des métiers de la pierre et celle de la maçonnerie carrelage sont confiants pour l'avenir. Après des années difficiles, les représentants de la filière constatent des améliorations. Détails.

"Depuis 2009, c'est dur", lance Christian Schieber, Président de l'Union nationale de l'artisanat des métiers de la pierre, lors d'une rencontre ce mardi au siège de la Capeb. Pourtant, ce patron d'une entreprise familiale de taille de pierre et d'art funéraire constate des signes d'amélioration : "on sent que l'activité ne descend plus". Il se veut optimiste : "Soyons confiants". Selon lui, les artisans vont s'adapter aux réglementations thermiques et mettre en avant des solutions comme celle de la pierre agrafée "qui va [leur] permettre d'aller sur des plus petits chantiers, et vers des travaux d'isolation et de décoration". "Car en décoration, il y a à faire", souligne-t-il d'ailleurs, affirmant que "ça va se développer". Pour Christian Shieber, il est important de "faire comprendre aux gens que pierre ne rime pas avec cher".

 

De l'importance des centres de formations

 

Ce sentiment de voir "le bout du tunnel" est partagé par Dominique Metayer, Président de l'UNA Maçonnerie-Carrelage : "On sent les balbutiements de la reprise". Il espère toutefois que les "candidats à la présidentielle permettent le déblocage de la situation pour rétablir la confiance et arrêter cet hiver interminable". "Même si les artisans sont optimistes, il est nécessaire de sécuriser nos clients. Et la formation, le CAP notamment, ne sont donc pas superflus", estime le Vice-président de la Capeb en charge du Réseau. Car, la formation des générations futures est un enjeu majeur pour la filière.

 

Depuis 2009, la maçonnerie a perdu près de 20.000 emplois, rappelle-t-il. "Et malgré cela les entreprises se sont battues pour garder au maximum les emplois", ajoute-t-il. Mais aujourd'hui, la baisse des effectifs dans les centres de formation peut poser un problème aux artisans qui y puise leurs futurs salariés. "Il y a donc une gros travail de sensibilisation auprès de l'éducation nationale à mener, mais aussi auprès des familles", recommande Dominique Metayer. "Nous allons travailler à améliorer la qualité des formations pour donner aux jeunes l'envie de continuer. Et puis on aimerait aussi intéresser les filles parce qu'elles apportent beaucoup à nos entreprises", continue-t-il.

 

Conserver et valoriser la qualification

 

La formation et la qualification des artisans sont essentielles, s'accordent à dire Christian Schieber et Dominique Metayer. Ils évoquent la mobilisation de la Capeb, courant 2016, pour défendre la qualification de ses artisans. La campagne de communication, mettant en scène des membres du gouvernement, avait porté ses fruits, se rappellent-ils. "Mais il reste du travail à faire" estiment-ils, constatant qu'il subsiste des ambiguïtés chez certains candidats. "On aimerait clarifier cela", ajoutent-ils. Les deux hommes tiennent en effet à ce que les diplômes soient valorisés tout comme ceux qui les ont obtenus.

 

Les deux présidents des UNA souhaitent aussi que les candidats les soutiennent pour confirmer la reprise de l'activité. Un soutien qui passe notamment par une stabilisation de l'accompagnement des aides pour les apprentis.

 

Virage numérique et poussière de silice : deux sujets d'actualité

 

Christian Schieber et Dominique Metayer ont aussi évoqué la transformation numérique dont la maquette numérique "qui fera partie de la boite à outils de demain". Si le virage du numérique est inévitable, les deux artisans insistent sur l'importance de développer des outils accessibles au plus grand nombre. Ils précisent toutefois l'importance de mettre en adéquation la tradition du métier et ces nouveaux outils.

 

Enfin, interrogé sur la directive européenne portant sur la poussière de silice, à l'étude actuellement, ils restent attentifs. "On suit cela de très prêt mais on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé", dit Dominique Metayer qui regrette que cela soit "encore un truc qui s'ajoute sur le dos de ceux qui essaient de mieux faire". "Personne ne sait où on en est", renchérit Christian Schieber.

 

"On vit d'espoir, maintenant on espère vivre de notre métier", Dominique Métayer

 

Si les président des UNA des métiers de la pierre et de la maçonnerie carrelage se montrent optimistes, Dominique Métayer conclut : "on vit d'espoir, maintenant on espère vivre de notre métier". Les journées de la construction, qui se tiennent du 19 au 21 avril 2017 à Strasbourg, seront justement l'occasion de prendre la température et de confirmer cette tendance. Ce sera également l'occasion d'aborder des thèmes variés tels que les outils pour lutter contre la pénibilité, les solutions techniques en surélévation ou encore les ITE et les solutions d'isolation thermique pour positionner les entreprises de maçonnerie sur les marchés de restauration du patrimoine.

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