CULTURE. Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Cité de l'architecture et du patrimoine consacre une partie de sa programmation au sport. L'occasion pour le musée de se plonger dans l'histoire de la conception des stades du XXe et XXIe siècles.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 démarrent en juillet prochain. Pour l'occasion, de nombreux musées dédient leurs expositions au sport. C'est notamment le cas de la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris, qui met en lumière la conception des stades en France dans sa nouvelle installation, "Il était une fois les stades". Jusqu'au 16 septembre 2024, l'espace culturel propose de porter son regard sur une architecture mettant en scène le sport, "rarement observée, puisque l'action se porte sur la pelouse", présente à la presse Émilie Regnault, ajointe-attachée de conservation à la Cité de l'architecture et du patrimoine.

 

L'exposition "appréhende la réinvention des stades" en explorant l'histoire de leur conception, de l'entre-deux-guerres à nos jours. Ces équipements publics sont devenus, au fur et à mesure des décennies, des lieux emblématiques des villes, voire, parfois, des monuments accueillant de grands spectacles culturels. Des maquettes de tribunes, des plans, photographies, et objets (médailles, coupes, ballon) témoignent de la performance technique, spatiale et esthétique de ces conceptions.

 

Pour une France "saine"

 

"L'exposition s'organise autour de trois séquences, démocratiser, performer et mondialiser", indique Émilie Regnault. L'installation débute par "la réapparition du stade dans les années 30" portée par plusieurs grandes villes, telles que Lyon, Bordeaux et Marseille, qui intègrent dans leur programme de modernisation l'édification de grands stades municipaux.

 

Exposition Il était une fois les stades
De nombreuses maquettes de stades sont exposées. © L-A F. pour Batiactu

 

Puis, l'Etat met en place une politique publique en faveur de la pratique sportive, notamment en 1936. "Le temps de loisir doit alors être occupé par des activités sportives pour engendrer une France saine et plus forte", continue la commissaire. "L'Etat publie des préconisations dans des revues spécialisées à destination des architectes pour leur donner des codes sur la manière de concevoir les stades et terrains de sport."

 

"Une réponse à la ville moderne"

 

L'architecture de la tribune se développe ensuite pour s'adapter aux usages de la pratique, et devient "une réponse à la ville moderne", explique Émilie Regnault. "Le stade Léo Lagrange, à Toulon (Var), [de l'agence archi5], est l'aboutissement de la pureté d'une tribune, protégée par une grande toile faisant office de couverture. À Paris, le Parc des Princes, signé Roger Taillibert, représente quant à lui une architecture brutaliste. C'est le premier stade où est intégré l'éclairage dans la construction."

 

Stade Orange Vélodrome Marseille exposition
Vue de la couverture du stade, n.d. Stade Orange Vélodrome, Marseille (Bouches-du-Rhône), 2010-2014. SCAU Architecture ; Didier Rogeon, architecte associé. © Luc Boégly / SCAU Architecture

 

"Il était une fois les stades" montre également les maquettes d'autres grands équipements français, dont l'Allianz Riviera, à Nice, imaginé par l'agence Wilmotte & Associés, ou encore la Licorne à Amiens, pensé par l'Atelier Chaix & Morel Associés. In fine, le stade se transforme en espace de spectacle ouvert à tous, comme l'Orange Vélodrome, à Marseille. "Il devient un monument pour la ville, et le sport, un vecteur positif de cohésion sociale. La médiatisation des compétitions et l'identification des spectateurs à un lieu, conduisent à l'individualisation d'arènes sportives poussant les architectes à donner à chacune une identité architecturale singulière."

 

Informations pratiques :

 

"Il était une fois les stades", jusqu'au 16 septembre 2024
Cité de l'Architecture et du Patrimoine
Palais de Chaillot
1, place du Trocadéro, Paris 16e

 

 


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