Dans un discours prononcé lundi lors de l’inauguration de la Cité de l’architecture et du patrimoine, le chef de l’Etat a abordé de nombreux points, allant de l’entretien du patrimoine architectural français au mode de participation aux concours internationaux, en passant par les grands projets d’aménagement. Détail.

Après avoir consulté à l’Elysée les plus grands architectes mondiaux dont Norman Foster, Zaha Hadid ou encore Jean Nouvel, Nicolas Sarkozy a prononcé lundi un important discours lors de l’inauguration de la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Concernant le patrimoine, le président de la République a demandé à la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel de «dresser rapidement un état sanitaire» des monuments classés et inscrits, indiquant que le patrimoine «suppose des moyens importants et des efforts constants».

Modifier le régime du mécénat
Toujours dans son discours, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ne «servait à rien d'être si fier» du patrimoine architectural français et «de continuer à mégoter pour l'entretenir», sans néanmoins donner de chiffres. «Nous allons modifier considérablement le régime du mécénat, augmenter les possibilités du partenariat public-privé, en s'inspirant par exemple des fonds et sociétés d'investissement dans le cinéma ou le développement durable», a-t-il poursuivi. «Entretenir (le patrimoine), ce n'est pas simplement des fonds publics», a-t-il insisté. «Faisons comme on fait partout dans le monde au service de cet objectif majeur», a-t-il ajouté.

Plus de monuments ouverts au public
Le président a également souhaité «que le nombre des monuments ouverts au public soit significativement augmenté». Il a demandé à la ministre «d'intensifier les discussions avec les autres collectivités publiques et améliorer la répartition des rôles en matière d'entretien et de gestion des monuments». Il par ailleurs dit qu'il voulait «changer en profondeur l'enseignement culturel et artistique à l'école», sans plus de précisions.

Contre l’anonymat des concours internationaux
Sur l’architecture moderne, Nicolas Sarkozy a également fait des propositions. Il a notamment dénoncé «la règle absurde de l'anonymat» des concours internationaux d'architecture et souhaité une réforme de leurs règles au niveau européen. «Cela ne peut pas durer, c'est le comble de la caricature», a-t-il déclaré. «Cet anonymat interdit les contacts entre les candidats et les maîtres d'ouvrage», a-t-il dit. «Je souhaite que le gouvernement français propose à ses partenaires européens une réforme profonde de ces règles pour assurer une transparence et une égalité entre les candidats par des moyens plus modernes que l'anonymat», a-t-il poursuivi.

Pour la Philharmonie de Paris
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il ferait «tout» pour que voie le jour le projet de Philharmonie de Paris, le grand auditorium symphonique dont l'ouverture est prévue en 2012 au parc de la Villette. Pour rappel, Christine Albanel avait semé le doute sur les intentions du président sur ce sujet en déclarant en juillet qu’elle souhaitait «examiner de près tout projet d'envergure», citant en premier lieu le grand auditorium de Paris. Le projet suscite par ailleurs de fortes réticences dans le milieu musical parisien. Certains doutent de l'utilité de mettre sur le marché de la musique classique 2.400 places supplémentaires chaque soir quand plusieurs salles existantes ont déjà du mal à faire le plein.

Pour un nouveau projet d'aménagement du grand Paris
Sur tous les fronts, le président est même revenu sur le débat du «grand Paris». Le chef de l'Etat, qui avait déjà relancé en juin le débat sur le projet d’aménagement liant la capitale à sa périphérie, a demandé qu'il y ait «huit à dix agences qui puissent travailler sur la prospective à l'horizon de 20, 30 40 ans». Une moitié serait française et l'autre étrangère. «Il ne faut pas contester la responsabilité du maire», a-t-il nuancé. «J'ai été moi-même maire. Mais nous devons intégrer les banlieues à la capitale par des moyens de communication adaptés». Il importe d'«humaniser les banlieues, les cités ont été trop longtemps laissées à l'abandon».

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