Les lauréats des Prix d’architecture du Moniteur 2003, qui ont été remis mardi 10 février, répondent avec inventivité, simplicité et audace à la multiplicité des contraintes de leurs réalisations - contexte urbain, réglementaire, budgétaire.
Les 21ème Prix d’architecture du Moniteur ont été remis mardi 10 février au Centre Pompidou par Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture, en présence de Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères. Yves Lion et Claire Piguet, les architectes de l’ambassade de France à Beyrouth, ont reçus l’Equerre d’argent, tandis que le Prix de la Première oeuvre est allé à l’architecte Eric Lapierre pour l’extension du Monde Diplomatique à Paris.
Ces prix, considérés comme les principales récompenses française en matière architecturale, distinguent chaque année des bâtiments emblématiques construits sur le territoire français.
Retour sur les lauréats 2003 et leurs réalisations :
Prix de l’Equerre d’Argent 2003 :
Ambassade de France à Beyrouth
Maître d’oeuvre : Yves Lion et Claire Piguet
Maîtrise d’ouvrage : Ministère des Affaires étrangères
Jouant subtilement l’introversion dans le quartier - protection pour des raisons de sécurité par de hauts murs en pierre locale ocre - et l’ouverture sur l’ensemble du domaine français - consulat, centre culturel, jardins - l’ambassade attentive à la géographie, à l’histoire, au dialogue des cultures offre une image de modernité simple et intemporelle. La chancellerie fédère par une grande pelouse les institutions du domaine français. Sur la voie publique, à qui elle donne un jardin, elle se présente comme une enceinte, peu percée, en pierre de Ramleh, derrière laquelle les bureaux, très vitrés sur une cour patio, bénéficient de la vue sur la montagne libanaise.
Le jury, composé cette année de 12 membres - sept architectes, un journaliste étranger, deux maîtres d’ouvrage et deux représentants du Groupe Moniteur -, a salué l’image que cette ambassade donne de la France, la clarté de la réponse, enfin l’attention portée à l’architecture locale et à l’espace public. La justesse que ce bâtiment d’ambassade apporte à un programme complexe dans un pays en reconstruction après une guerre a également été soulignée. Enfin, son approche climatique est apparue excellente.
Prix de la Première oeuvre 2003 :
Le Monde Diplomatique à Paris 13ème
Maître d’oeuvre : Eric Lapierre
Maîtrise d’ouvrage : Le Monde Diplomatique SA
Ayant à agrandir un bâtiment fin XIXème aux accents pittoresques, Eric Lapierre a choisi d’éviter à la fois le pastiche et le contraste, en travaillant sur le mode analogique. L’appareillage de brique semé d’éléments vernissés, l’encorbellement du toit, et les appuis de baies en zinc fondent cette construction neuve dans l’ambiance faubourienne de la rue.
En distinguant cette première oeuvre, le jury a cherché à mettre en avant le travail d’un architecte qui a réussi à agrandir les bureaux d’un journal, en s’inscrivant parfaitement dans le contexte urbain qui lui était proposé et où domine la brique. La recherche des matériaux a été particulièrement appréciée. Ils confèrent une grande qualité aux façades, dont l’aspect de surface vibre très légèrement grâce à l’ajout de part en part de briques vernissées.
Trois mentions Prix de l’Equerre d’Argent :
Académie Fratellini à Saint-Denis
Maître d’oeuvre : Patrick Bouchain et Loïc Julienne
Maîtrise d’ouvrage : Académie Fratellini SA
L’Académie est construite selon la même philosophie que le Lieu Unique à Nantes : l’art de la récupération, du recyclage et du non fini a fait naître une petite cité au caractère éphémère, dans laquelle les constructions à ossature bois évoquent la magie des cirques nomades.
Le jury a souligné la grâce et la générosité du bâtiment, ainsi que la collaboration très étroite entre le maître de l’ouvrage et les architectes.
Stade en bord de Seine à Nanterre
Maître d’oeuvre : Philippe Bathélémy et Sylvia Grino avec RFR (BET)
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Nanterre
Cet équipement modeste veut faire oublier la brutalité du paysage alentour. Le long de l’autoroute A 86, une palissade de 110 mètres de long - des planches de pin douglas simplement cloués avec, en impression, des images de sportifs - fédère le pas de tir à l’arc, les locaux d’accueil et d’exploitation. Même esthétique de bois brut pour les deux tribunes, adossées à un mail surélevé et dont les auvents composent un tressage inventif de pin douglas également.
Le jury a apprécié la finesse, la justesse et la dynamique de l’intervention, par ailleurs très modeste. La dimension paysagère et la requalification urbaine apportées par la maîtrise d’oeuvre ont été remarquées par le jury, qui a aussi souligné la qualité et le courage du maître de l’ouvrage.
Gymnase Europôle à Grenoble
Maître d’oeuvre : Nicolas Michelin
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Grenoble
Le gymnase adopte une forme et un principe constructif simple et efficace : la structure - des arcs d’acier semi-cylindriques - est enveloppée de polycarbonate, dont la couleur bleue limite l’échauffement. Contrepoint à cette surface aux reflets irisés, les pignons sont revêtus d’un bardage en inox, avec des panneaux couvrants pour la ventilation naturelle.
Le jury a apprécié la simplicité et la clarté de l’intention, alors que le contexte urbain du bâtiment est particulièrement difficile. L’appropriation de la forme, la simplicité des décisions, l’évidence de la solution constructive collant à la demande du programme ont particulièrement été remarquées.
Une mention Prix de la Première oeuvre 2003 :
Extension d’une maison à Saint-Cyr-sur-Mer (Var)
Maître d’oeuvre : Julien Monfort
Maîtrise d’ouvrage : M. Thomké
Encastrées dans la roche, la « boîte » moderne en béton, verre et acier rehausse une maison ancienne. Sur le toit, la piscine indécelable depuis l’entrée semble se dissoudre dans le paysage grâce aux parois noires qui lui donnent la couleur de la mer et au système à débordement qui efface ses limites. L’intérieur propose des ambiances sciemment contrastées.
Le jury a souligné l’inventivité de l’architecte qui a parfaitement su s’adapter à un programme complexe, quelque peu irraisonnable.
Ces prix, considérés comme les principales récompenses française en matière architecturale, distinguent chaque année des bâtiments emblématiques construits sur le territoire français.
Retour sur les lauréats 2003 et leurs réalisations :
Prix de l’Equerre d’Argent 2003 :
Ambassade de France à Beyrouth
Maître d’oeuvre : Yves Lion et Claire Piguet
Maîtrise d’ouvrage : Ministère des Affaires étrangères
Jouant subtilement l’introversion dans le quartier - protection pour des raisons de sécurité par de hauts murs en pierre locale ocre - et l’ouverture sur l’ensemble du domaine français - consulat, centre culturel, jardins - l’ambassade attentive à la géographie, à l’histoire, au dialogue des cultures offre une image de modernité simple et intemporelle. La chancellerie fédère par une grande pelouse les institutions du domaine français. Sur la voie publique, à qui elle donne un jardin, elle se présente comme une enceinte, peu percée, en pierre de Ramleh, derrière laquelle les bureaux, très vitrés sur une cour patio, bénéficient de la vue sur la montagne libanaise.
Le jury, composé cette année de 12 membres - sept architectes, un journaliste étranger, deux maîtres d’ouvrage et deux représentants du Groupe Moniteur -, a salué l’image que cette ambassade donne de la France, la clarté de la réponse, enfin l’attention portée à l’architecture locale et à l’espace public. La justesse que ce bâtiment d’ambassade apporte à un programme complexe dans un pays en reconstruction après une guerre a également été soulignée. Enfin, son approche climatique est apparue excellente.
Prix de la Première oeuvre 2003 :
Le Monde Diplomatique à Paris 13ème
Maître d’oeuvre : Eric Lapierre
Maîtrise d’ouvrage : Le Monde Diplomatique SA
Ayant à agrandir un bâtiment fin XIXème aux accents pittoresques, Eric Lapierre a choisi d’éviter à la fois le pastiche et le contraste, en travaillant sur le mode analogique. L’appareillage de brique semé d’éléments vernissés, l’encorbellement du toit, et les appuis de baies en zinc fondent cette construction neuve dans l’ambiance faubourienne de la rue.
En distinguant cette première oeuvre, le jury a cherché à mettre en avant le travail d’un architecte qui a réussi à agrandir les bureaux d’un journal, en s’inscrivant parfaitement dans le contexte urbain qui lui était proposé et où domine la brique. La recherche des matériaux a été particulièrement appréciée. Ils confèrent une grande qualité aux façades, dont l’aspect de surface vibre très légèrement grâce à l’ajout de part en part de briques vernissées.
Trois mentions Prix de l’Equerre d’Argent :
Académie Fratellini à Saint-Denis
Maître d’oeuvre : Patrick Bouchain et Loïc Julienne
Maîtrise d’ouvrage : Académie Fratellini SA
L’Académie est construite selon la même philosophie que le Lieu Unique à Nantes : l’art de la récupération, du recyclage et du non fini a fait naître une petite cité au caractère éphémère, dans laquelle les constructions à ossature bois évoquent la magie des cirques nomades.
Le jury a souligné la grâce et la générosité du bâtiment, ainsi que la collaboration très étroite entre le maître de l’ouvrage et les architectes.
Stade en bord de Seine à Nanterre
Maître d’oeuvre : Philippe Bathélémy et Sylvia Grino avec RFR (BET)
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Nanterre
Cet équipement modeste veut faire oublier la brutalité du paysage alentour. Le long de l’autoroute A 86, une palissade de 110 mètres de long - des planches de pin douglas simplement cloués avec, en impression, des images de sportifs - fédère le pas de tir à l’arc, les locaux d’accueil et d’exploitation. Même esthétique de bois brut pour les deux tribunes, adossées à un mail surélevé et dont les auvents composent un tressage inventif de pin douglas également.
Le jury a apprécié la finesse, la justesse et la dynamique de l’intervention, par ailleurs très modeste. La dimension paysagère et la requalification urbaine apportées par la maîtrise d’oeuvre ont été remarquées par le jury, qui a aussi souligné la qualité et le courage du maître de l’ouvrage.
Gymnase Europôle à Grenoble
Maître d’oeuvre : Nicolas Michelin
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Grenoble
Le gymnase adopte une forme et un principe constructif simple et efficace : la structure - des arcs d’acier semi-cylindriques - est enveloppée de polycarbonate, dont la couleur bleue limite l’échauffement. Contrepoint à cette surface aux reflets irisés, les pignons sont revêtus d’un bardage en inox, avec des panneaux couvrants pour la ventilation naturelle.
Le jury a apprécié la simplicité et la clarté de l’intention, alors que le contexte urbain du bâtiment est particulièrement difficile. L’appropriation de la forme, la simplicité des décisions, l’évidence de la solution constructive collant à la demande du programme ont particulièrement été remarquées.
Une mention Prix de la Première oeuvre 2003 :
Extension d’une maison à Saint-Cyr-sur-Mer (Var)
Maître d’oeuvre : Julien Monfort
Maîtrise d’ouvrage : M. Thomké
Encastrées dans la roche, la « boîte » moderne en béton, verre et acier rehausse une maison ancienne. Sur le toit, la piscine indécelable depuis l’entrée semble se dissoudre dans le paysage grâce aux parois noires qui lui donnent la couleur de la mer et au système à débordement qui efface ses limites. L’intérieur propose des ambiances sciemment contrastées.
Le jury a souligné l’inventivité de l’architecte qui a parfaitement su s’adapter à un programme complexe, quelque peu irraisonnable.
