Ancienne ministre chargée de l'Industrie à Bercy, Agnès Pannier-Runacher a été nommée ministre de la Transition énergétique dans le gouvernement d'Élisabeth Borne. La Première ministre étant censée être elle-même chargée de la planification écologique.

 

S'il peut être considéré comme une "promotion" pour cette ministre saluée pour sa bonne connaissance des dossiers, ce changement de poste va obliger Agnès Pannier-Runacher à se mettre immédiatement au travail. La France connaît en effet actuellement un contexte énergétique délicat, avec une faible disponibilité du parc nucléaire - 12 réacteurs sont à l'arrêt pour des problèmes de corrosion -, des barrages hydrauliques aux stocks insuffisants et un parc renouvelable jugé à la traîne.

 

Dans différents rapports parus ces derniers mois, RTE (le Réseau de transport d'électricité) et l'Ademe (l'Agence de la transition écologique) ont alerté sur les investissements conséquents qui doivent être consentis pour permettre à la France de prendre le virage de la transition énergétique, alors que le changement climatique est de plus en plus criant et que les questions de souveraineté, soulevées pendant le Covid et aggravées par la guerre en Ukraine, sont de plus en plus urgentes.

 

Les dossiers sur le bureau d'Agnès Pannier-Runacher ne manqueront donc pas. Le solaire photovoltaïque, qui est plutôt bien vu par les pouvoirs publics et ne cesse de monter en puissance, est dans une position confortable, mais les inquiétudes sont plus nombreuses du côté de la filière éolienne : si l'offshore a eu les faveurs d'Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort où il annoncé la construction de 50 parcs éoliens en mer, l'onshore déplore être la cible de nombreuses attaques et recours, et souffrir d'un manque de visibilité. Malgré le conflit russo-ukrainien, l'industrie gazière mise pour sa part sur ses gaz renouvelables, de l'hydrogène au biométhane en passant par l'e-méthane.

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