CONJONCTURE. Soutenue par les hausses de prix, l'activité globale des entreprises de proximité est en croissance pour la période de juillet à septembre 2022. Les résultats sont toutefois en demi-teinte, notamment pour l'artisanat qui est en recul et dont les anticipations d'activité et de trésorerie sont loin d'être positives.

Les secousses économiques commencent malheureusement à produire leurs effets sur l'activité des professionnels. Dans sa dernière enquête menée avec l'Institut Xerfi Spécific auprès de 7.700 chefs d'entreprises au cours du 3e trimestre 2022, l'U2P (Union des entreprises de proximité) confirme certes la croissance globale de l'activité des artisans, commerçants et professionnels libéraux.

 

 

Si elle est soutenue par les hausses de prix, cette progression est toutefois contrebalancée par d'importantes disparités entre les filières et une tendance au ralentissement qui n'en est probablement qu'à ses débuts, au vu de la crise énergétique actuelle.

 

C'est donc une évolution en demi-teinte qui est mise en lumière par ce baromètre. Le chiffre d'affaires de l'artisanat, du commerce et des professions libérales, tous secteurs d'activité confondus (la construction est représentée au sein de l'U2P par la Capeb, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), a augmenté entre juillet et septembre, mais moins rapidement qu'auparavant.

 

Par rapport à la même période un an plus tôt, il engrange tout de même 4%, alors que la croissance s'élevait à 6,5% au 2e trimestre 2022. "L'activité ralentit ainsi pour le 4e trimestre consécutif", note l'U2P.

 

Le patronat réclame un accompagnement de l'État

 

Progressant eux-mêmes de 7,5%, le commerce alimentaire et l'hôtellerie-restauration tirent ces chiffres vers le haut. L'artisanat n'arrive qu'en seconde position, avec une progression de 5,5%. Mais les perspectives d'activité et de trésorerie pour les prochains mois ne sont guère rassurantes. La santé financière des entreprises semble continuer à se dégrader : "Pour le 4e trimestre consécutif, les chefs d'entreprises anticipant une détérioration sont plus nombreux que ceux anticipant une amélioration, à 23% contre 9%", relève le baromètre.

 

Et peu de professionnels s'attendent en outre à une hausse de leur chiffre d'affaires, dans la mesure où 14% seulement d'entre eux tablent sur une augmentation de leur activité entre octobre et décembre prochains. Paradoxalement, cette crainte se concentre surtout dans le commerce alimentaire et l'hôtellerie-restauration ; le bâtiment ne faisant visiblement pas partie des secteurs les plus inquiets.

 

 

"Face aux difficultés à venir, liées à la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, les entreprises de proximité ne joueront pas à armes égales : seul l'artisanat a retrouvé et dépassé son niveau d'activité d'avant la crise sanitaire, tandis que le commerce alimentaire et l'hôtellerie-restauration ainsi que les professions libérales demeurent en retrait de respectivement -5,6% et -0,7%", confirme l'étude de l'U2P.

 

C'est d'ailleurs pour tenter de contrer la flambée des prix énergétiques que l'organisation patronale réclame des dispositifs d'accompagnement spécifiques de l'État. Le Gouvernement doit justement s'exprimer cet après-midi pour annoncer de nouvelles mesures en faveur des entreprises.

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