RADIOGRAPHIE. Dix ans après sa création, le succès du régime de micro-entrepreneur (précédemment auto-entrepreneur) ne se dément pas, notamment dans les secteurs de la construction et de l'immobilier. L'Acoss a fait le point sur ce phénomène.

Les chiffres que vient de publier l'Acoss, caisse nationale du réseau des Urssaf, sont sans appel : le statut de micro-entrepreneur (créé il y a dix ans, sous Nicolas Sarkozy, sous le nom d'auto-entrepreneur) rencontre un gros succès. Les décisions de doubler les plafonds de chiffres d'affaires en 2018 l'ont même poussé encore plus haut. "Fin juin 2018, le nombre de microentrepreneurs (ME) inscrits, ayant ou non déclaré un chiffre d'affaires, progresse de 13,4 % ; soit un rythme deux fois supérieur à celui de l'année précédente (+ 6,8 %). 1.350.000 ME sont ainsi dénombrés", indique l'Agence. Les ME qui déclarent un chiffre d'affaires sont au nombre de 776.000 (+10,5% sur un an).


163.000 microentrepreneurs inscrits dans le Bâtiment

 

Qu'en est-il dans le secteur de la construction ? A fin juin 2018, sur douze mois, 17,1 milliers de ME ont été créés dans la catégorie des "travaux de finition", et 20,7 milliers dans les "autres travaux". Des chiffres en accélération du fait du doublement des pafonds de chiffre d'affaires à compter du 1er janvier 2018. Il faut toutefois noter que sur la même période les radiations ont été massives : respectivement 12,7 et 15,1 milliers.

 

 

En tout, à juin 2018, plus de 163.000 ME étaient inscrits dans le secteur de la construction, dont 60% (près de 100.000) environ déclaraient un chiffre d'affaires. Et les recettes au global sont en forte hausse sur douze mois : 273 millions en finition (+21%) et 316 millions pour les autres travaux (+25,7%). Ce qui donne des chiffres d'affaires trimestriels moyens de respectivement 5.763 euros (finition) et 6.149 (autres). Ces chiffres sont à mettre en face avec le CA global du secteur : 135 milliards d'euros en 2017, si l'on en croit la Fédération française du bâtiment.

 

Les "activités immobilières" sont également un secteur où les ME se montrent actifs : ils sont 24,3 milliers à juin 2018, dont seulement 41% (10.000 environ) déclarent un chiffre d'affaires. Ce dernier se situe en moyenne à 6.599 euros trimestriels (66 millions d'euros au global, en hausse de 37,9% en glissement annuel).

 

Un CA global qui augmente de 22% en un an

 

Tous secteurs confondus, le dispositif de microentreprise a fortement bénéficié du doublement des plafonds de CA, comme l'explique l'Acoss : "Le chiffre d'affaires trimestriel moyen augmente de 11,2% sur un an (après +4,0% un an plus tôt) ; il atteint 3.978 euros au deuxième trimestre 2018. Ainsi, le chiffre d'affaires trimestriel global est en forte progression fin juin 2018 : +22,9% sur un an, après +10,7% un an plus tôt."

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