Dans trois ans, l'accessibilité sera une obligation dans tous les établissements recevant du public. Si un grand nombre d'acteurs de la construction ont en pris conscience, il reste des efforts à fournir pour que cette norme s'inscrive au coeur des préoccupations citoyennes. Véritable enjeu sociétal, le pari est fait désormais de miser sur les innovations techniques. Explications.

Le premier salon européen dédié à l'accessibilité s'est tenu, la semaine dernière, au Cnit de Paris-la Défense. Objectif d'Urbaccess : valoriser l'émergence d'un véritable marché caractérisé par l'innovation et le savoir-faire. A l'origine de la création de ce salon, le constat que les progrès technologiques et urbains ne doivent pas laisser de côté l'homme, ses besoins et sa qualité de vie. Logements, bâtiments et lieux publics, moyens de transport... la vie de tous les usagers se doit d'être améliorée en continu.

 

A trois ans de l'entrée en vigueur de la loi qui fixe comme objectif l'accessibilité de tous les espaces publics, Urbaccess souhaite défendre ce concept comme un enjeu majeur de nos sociétés modernes, en réunissant les acteurs de la conception universelle et le public composé d'élus, de responsables techniques, de chefs d'entreprise et autres professionnels. Au menu : conférences, débats et solutions pour une meilleure prise en compte de l'accessibilité.

 

Des échanges économiques considérables à venir
"L'accessibilité et la conception universelle (...) proposent une manière de voir la société de demain avec tout ce que cela va permettre de développer en termes de solidarité et de dialogue social. Elles donnent de l'air, elles fluidifient les échanges comme les mouvements. Mais pour en arriver là, les ministères, les industriels, les artisans, les urbanistes, les architectes, les syndicats professionnels doivent s'engager sur la route. ils ne le font pas que par bonté d'âme, mais parce que l'accessibilité est aussi un véritable marché qui touche de manière transversale tous les domaines de la société (...)", explique, dans le guide du salon, Jean-Marc Maillet-Contoz, commissaire général d'Urbaccess.

 

Lors de ce salon, Didier Ridoret, président de la FFB, et Gérard Colliot, président de l'Association Valentin Haüy (AVH), ont signé une convention relative au handicap visuel et à l'accessibilité de l'ensemble des constructions. Ces deux acteurs estiment nécessaire de favoriser l'adaptation des logements des personnes déficientes visuelles et également améliorer l'accessibilité sur le lieu de travail et dans les Etablissements Recevant du Public (ERP). Ils se sont engagés sur trois domaines : la sensibilisation des entreprises au handicap visuel ; l'émergence de bonnes pratiques ; l'adaptation et l'accessibilité du logement aux personnes aveugles et malvoyantes.

 

SI tous sont conscients des enjeux socio-économiques de l'accessibilité, force est de constater qu'à quelques semaines d'échéances électorales majeures, les politiques ne se sont pas encore emparés du sujet. Celui du logement, qui semble agiter les esprits ces jours-ci, pourra-t-il y contribuer ? Réponses dans les mois à venir...

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