À Nice, la promenade du Paillon se prolonge sur 8 hectares

 

"Ce nouveau poumon vert", comme le dénomme la Ville dans un communiqué, offre des "nouvelles perspectives écologiques, économiques et culturelles, mais aussi de nombreux bénéfices en termes de santé pour les habitants. Ce projet, qui a été pensé pour répondre aux enjeux de demain, s'inscrit dans la stratégie '3-30-300' de la Ville, avec l'objectif que chaque Niçois puisse profiter d'une vue sur au moins trois arbres depuis son domicile, bénéficier d'une couverture végétale de 30% en milieu urbain et accéder à un espace vert situé à moins de 300 mètres."

 

Alexandre Chemetoff aux commandes

 

Le projet a été validé par l'architecte des bâtiments de France Luc Albouy, et imaginé par le paysagiste-architecte-urbaniste Alexandre Chemetoff (Grand prix de l'urbanisme 2000), accompagné par les entreprises Ingérop, Mazet, Canopée & Les Eclaireurs. Il s'est inspiré de jardins de la ville, comme la colline du château, les vallons obscurs ou encore les bois des jardins de Cimiez.

 

 

Plus de 3.500 arbres et 1.500 arbustes de 250 variétés ont été plantés avec des essences adaptées au dérèglement climatique, consommant peu d'eau, captant les polluants et procurant de l'ombre, comme des jacarandas et des magnolias. Alexandre Chemetoff propose une diversité d'ambiances, en permettant des sous-bois ombragés, des prairies, des chemins, bambouseraie, jardins aquatiques, parcours ludiques faits de jeux pour enfants et de parcours sportifs.

 

Le parc est aussi équipé d'un système de collecte et de stockage des eaux de pluie, d'une capacité de plus de 2.500 m3 (l'équivalent d'une piscine olympique). Il est, par ailleurs, ponctué d'œuvres d'art issues du Musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice et des collections de la Ville. Le projet concerne également des aménagements de façades, l'élargissement des trottoirs, l'aménagement d'une piste cyclable bidirectionnelle, d'une chaussée et d'une voie de bus.

 

Répondre aux enjeux climatiques

 

La première partie de la promenade est née en 2011. "Le projet a pu paraitre titanesque. Il était lourd, complexe, semé d'embûches. Il fallait désamianter, démolir des bâtiments fragiles", rappelle le maire de Nice, Christian Estrosi, dans un discours inaugural. Prolonger jusqu'à son terme la promenade du Paillon, sur les deux kilomètres de la mer au Palais des expositions, cela demandait de prendre des décisions difficiles."

 

 

L'opération tend à répondre aux défis de l'urbanisation, des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents dans le sud de la France, et à la préservation de la biodiversité, avance la Ville. Des murets en pierres sèches non jointées ont été construits pour servir de refuges aux insectes et lézards, des nichoirs pour oiseaux ont été installés et "les sols ont été préparés et enrichis pour favoriser l'infiltration naturelle de l'eau et stimuler la croissance des plantes". Par ailleurs, "le parc a été conçu de manière à réduire les nuisances sonores, offrant un espace où les sons de la nature prédominent." La baisse du niveau sonore espérée est de 6 à 8 décibels.

 

Dispositif plus étonnant : un pollinarium sentinelle sera progressivement installé à destination des personnes allergiques. Les principales espèces végétales allergisantes de la région seront plantées et dès qu'elles commenceront à émettre du pollen, une alerte sera envoyée aux personnes concernées.

 

 

Cette forêt urbaine devrait permettre une diminution de 2 à 3 degrés de la température de l'air et jusqu'à 10 degrés de température ressentie durant les périodes de canicule, affirme la Ville. "Des constats d'huissiers effectués à l'été 2022, lors d'une alerte canicule orange, avaient permis de constater une température au sol de 46,2 C au niveau du secteur de l'extension de la promenade du Paillon, contre une température de 26,5 C au niveau du secteur déjà végétalisé, entre la place Masséna et la traverse de la Bourgada."