Souvent pointé du doigt par les dirigeants d'entreprise comme un frein à l'embauche, le coût du travail est régulièrement au cœur des débats économiques. Qu'en est-il réellement ? Où se situe la construction ? Réponses avec la dernière enquête de l'Insee.

En 2012, globalement, le coût annuel en équivalent temps plein (EQTP) d'un salarié dans les établissements dépendant d'entreprises de dix salariés ou plus est en moyenne de 51.839 euros.

 

De son côté, le coût horaire moyen atteint 33,7 euros. Ce montant englobe les rémunérations perçues par le salarié (salaires et traitements bruts, primes et avantages en nature, épargne salariale, etc.), et les cotisations sociales (obligatoires ou volontaires) à la charge de l'employeur. Il comprend aussi les frais de formation professionnelle, les autres dépenses liées à la main-d'œuvre et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions perçues.

Quel coût annuel dans la construction ?

Néanmoins, des disparités existent d'un secteur à l'autre. Dans la construction, le coût annuel s'établit à 48.046 euros et le coût horaire moyen est de 30,3 euros, soit des coûts légèrement inférieurs à la moyenne. En revanche, le coût est élevé dans l'industrie et les services principalement marchands. Ainsi, il dépasse 50 euros dans la production-distribution d'électricité et de gaz. Concernant les activités immobilières, le coût horaire moyen s'élève à 35,1 euros, soit un peu plus que la moyenne. Outre le secteur d'activité, le coût du travail dépend aussi de la taille de l'entreprise. Ainsi, dans la construction, le coût horaire oscille de 26,4 euros pour les entreprises de 10 à 49 salariés à 37,3 euros pour les entreprises de 1.000 salariés et plus. Autre facteur jouant sur le coût du travail : les caractéristiques de la main d'œuvre. Par exemple, le coût horaire moyen est presque 2,5 fois plus élevé dans l'énergie que dans l'hébergement-restauration. "En effet, dans l'énergie, la part de cadres est beaucoup plus élevée que dans l'hébergement-restauration : 32 % en moyenne par établissement contre 7 % ; de plus, le travail à temps partiel est moins fréquent : 13 % contre 26 %", détaille l'enquête Insee.

Cotisations sociales : des disparités

Comment est réparti le coût du travail ? Le coût total est constitué pour l'essentiel la rémunération brute des salariés (65,4 %), y compris l'épargne salariale (1,8 %), et les cotisations sociales à la charge de l'employeur (31,1 %). Le reste du coût provient d'autres charges de l'employeur.

 

La part des cotisations sociales varie d'une activité à l'autre. Par exemple, elle représente 27,9 % dans l'hébergement-restauration et 32,1 % dans le secteur de l'énergie. "Ces différences proviennent notamment des allègements de cotisations sociales patronales légales. Ces allègements, ciblés sur les "bas salaires", visent à diminuer le coût de la main-d'œuvre peu qualifiée", note l'enquête de l'Insee. Dans la construction, le salaire brut représente 69,1% dont 1,8% d'épargne salariale. Concernant les charges de l'employeur, elles comprennent 28,7% de cotisations sociales, 1,4% de formation professionnelle, 0,9% d'impôt sur le salaire et 0,1% de dépenses diverses.

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