Face au débit du Couesnon, aux marées et à la gestion du nouveau barrage, les entreprises en charge des interventions dans le lit du fleuve et sur les herbus s'affairent au quotidien pour extraire 850.000 m3 de sédiments. Quelles sont les techniques de dragage employées ? « Nous optons pour le dragage à l'américaine, une méthode notamment utilisée dans les ports, souligne Romain Desguée. Cela consiste à mélanger des sédiments avec de l'eau sous pression, réinjectés par la suite dans le Couesnon durant les lâchers d'eau par le biais d'une pompe. Par ailleurs, une pelleteuse unique sur chenilles appelée big float commence à extraire de la tangue (*Encadré).»

 

Les travaux en amont du barrage de la Caserne
En parallèle des travaux exercés en aval du barrage de la Caserne, le nettoyage des berges et le curage du fleuve long de 4,7 km ont débuté, eux, en septembre 2011. L'objectif de l'opération ? « Ces travaux de curage vont permettre d'extraire 455.000 m3 de sédiments accumulés dans le fleuve depuis des années. Son volume de stockage en période de remplissage passera alors à 800.000 m3 dans le Couesnon », rappelle l'ingénieur. Et d'ajouter : « Cette fois-ci, c'est la technique d'utilisation d'une drague papillonnante stationnaire qui été privilégiée.»

 

A l'issue de ces travaux le Couesnon, retrouvera en principe une capacité de stockage de près de 1,1 millions de m3 d'eau en moyenne en amont du barrage et renforcera par la même occasion la puissance des lâchers d'eau.

 


Valorisation de la tangue et respect de l'environnement
Ces différents travaux vont donc conduire à extraire du lit du Couesnon et de l'anse de Moidrey quelque 1,2 million de m3 de tangue. « Ce sédiment gris argenté, mélange de sablons et de débris coquilliers, représente grâce à sa teneur en calcaire un excellent complément minéral pour les terres agricoles environnantes », explique Romain Desguée, conducteur d'opération barrage et hydraulique du Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel. L'usage de la tangue permettra aussi d'égaliser ou de rehausser les polders aux abords du Mont-Saint-Michel et de satisfaire plusieurs centres équestres intéressés pour la souplesse du matériau sur des pistes.
Par ailleurs, les modalités de travaux de dragage ont respecté les questions environnementales. Les dragages sont donc interdits durant les périodes de migration piscicole de la mi-février à mi-avril et juillet à août, la minimisation de la gêne du bruit auprès des riverains et du faucardage des roselières en dehors de la période de nidification des oiseaux, qui s'étend de mars à août.

 


Fiche technique
Les aménagements hydrauliques
Maître d'ouvrage : Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel
Groupement de maîtrise d'œuvre : Bet Antea Group, BRL ingénierie &Partner
Entreprises :
Aménagements hydrauliques en aval : DTP Terrassement
Aménagements hydrauliques en amont : Vinci Construction Terrassement (VCT-Mandataire), Mastellotto, T.P.C, T.P.R, E.M.C.C.
Le montant total des travaux : 184 M € (21 M€, FEDER, 85 M€ de l'Etat, 78€ collectivités régionales et départementales.)
Aménagements hydrauliques : 35 M €

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