Jeudi 18 avril, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) a remis au cabinet d'Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, quelque 70.000 pétitions contre le projet de prélèvement d'une taxe de 0,15% sur les salaires que l'UPA souhaite imposer pour financer le dialogue social.

Les deniers jours du mandat d'Alain Sionneau à la présidence de la FFB seront marqués par un coup d'éclat sans précédent. Dans la journée de jeudi 18 avril, celui-ci a rencontré le directeur adjoint du cabinet d'Elisabeth Guigou. Le représentant des entrepreneurs du bâtiment était accompagné de plusieurs représentants du Medef... mais aussi de quelques 70 cartons contenant 70.000 pétitions contre le projet de prélèvement d'une taxe de 0,15% sur les salaires que l'UPA souhaite imposer pour financer le dialogue social.

" Signées par des dizaines de milliers d'artisans et de chefs d'entreprise de tous les secteurs professionnels, ces pétitions expriment leur refus d'une charge supplémentaire ainsi que leur volonté de défendre la liberté d'entreprendre et l'indépendance syndicale " indique le communiqué de la FFB. " Avec eux, le Medef et la FFB demandent que cet accord ne soit ni étendu, ni rendu obligatoire. A défaut, les artisans sauront en tirer toutes les conséquences à la veille d'échéances électorales majeures " précise la fédération patronale.

Dès l'annonce du projet de l'Union professionnelle artisanale (UPA) d'instaurer un nouveau prélèvement pour financer le dialogue social, la FFB s'était mobilisé contre ce qu'elle qualifiait de " racket sur l'artisanat ". Soutenue dans ce combat par le Medef et la CGPME, l'affaire avait fait grand bruit. Une commission présidée par le directeur des relations du travail au ministère éponyme - composée des trois organisations patronales et des cinq syndicats de salariés - avait rejeté ce projet le 28 mars dernier.

Une seconde commission devait se pencher à nouveau sur la question le 4 juin, or celle-ci a été subitement avancée au lundi 22 avril. Pour la FFB, le message est clair. Elisabeth Gigou semble être bien décidée à étendre ce dispositif au-delà des seuls adhérents de l'UPA... avant le second tour de l'élection présidentielle.

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