La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a présenté mardi son estimation des résultats du secteur pour 2007. Cet «excellent millésime» sera suivi par une année 2008 «de transition» qui verra cependant la croissance du secteur se poursuivre pour la 6e année consécutive. Bilan de l’activité en 2007 et aperçu des positions de la FNTP sur les résultats du Grenelle de l’environnement.

2007 est une année que le président de la FNTP Patrick Bernasconi qualifie de «record», avec une croissance envisagée à 7,5% en volume et 13% en valeur, pour un chiffre d’affaires de 42 milliards d’euros en métropole et 20 milliards d’euros à l’international. «Nous avons créé 15.000 emplois nets cette année. Le bâtiment et les travaux publics réunis ont créé un tiers de la totalité des emplois nets en France en 2007,» se réjouit Patrick Bernasconi.

Une croissance portée par les projets d’infrastructures de transport et d’aménagement urbain : en 2007, 48 projets de chantiers de transports en commun en site propre (TCSP) sont en cours, pour plus d’un milliard d’euros. Les entreprises de travaux publics profitent aussi du dynamisme du bâtiment, particulièrement celles de terrassement, de fondations spéciales et de voirie et réseaux.

2008, année de transition
Si la FNTP prévoit pour 2008 la sixième année de croissance consécutive dans le secteur, «2008 sera une année de transition, avec une croissance plus faible même si nous restons sur un volume haut avec une augmentation de 1% en volume et de 6% en valeur», selon Patrick Bernasconi qui évoque le début d’un «nouveau cycle». L’année à venir sera marquée par les élections municipales, l’acte II de la décentralisation mais aussi le démarrage de plusieurs programmes tels que les contrats de projet et Fonds structurels européens, «à la fois porteurs de perspectives de développement mais aussi d’incertitudes quant à la tenue des engagements».

Observatoire des équipements publics
La FNTP prévoit une croissance différée selon les maîtres d’ouvrages, de -10% pour l’Etat à +5% pour les grands opérateurs, mais aussi +3% pour les opérateurs du secteur privé et -0,5% pour les collectivités locales. Le recul de 10% en volume des dépenses d’investissement de l’Etat sont engendrées par la décentralisation, mais également par le fait que «les moyens financiers seront consacrés prioritairement à l’amélioration de la sécurité des usagers».
La fédération projette en outre de constituer une base de données des innovations dans le secteur, et encourage la création d’un observatoire des équipements publics national, qui se déclinerait au niveau régional.

La FNTP réagit aux conclusions du Grenelle de l’environnement

«Je souscris globalement aux idées émises par le Grenelle de l’environnement, grâce auquel nous devrions pouvoir porter des activités intéressantes voire nouvelles à travers nos entreprises», estime Patrick Bernasconi, qui rappelle cependant que les décisions prises récemment par le Grenelle n’auront «pas d’impact sur 2008» et qu’il convient de garder «un regard lucide sur les annonces faites». «La FNTP a une volonté de contribuer à la mise en œuvre des orientations prises par le Grenelle. Mais nous devons veiller sur les financements», dit Patrick Bernasconi, faisant référence à la fin de la dotation exceptionnelle de l’Afitf (agence de financement des infrastructures de transport de France), créée en 2003 par le Comité interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (Ciadt). Lequel Ciadt avait déjà recensé 2.000 km de lignes ferroviaires à grande vitesse. La proposition du Grenelle de lancer 2.000 km de lignes à grande vitesse d’ici à 2020 n’apporte donc «rien de nouveau», souligne la FNTP.

«La première des questions à laquelle devra répondre l’Etat est celle-ci : va-t-on garder l’Afitf ? La voir jouer un rôle, lui garantir des ressources pérennes dont elle a besoin ?» demande Patrick Bernasconi pour qui l’Afitf «devrait avoir la capacité d’emprunter». «Nous devons avoir une vision stratégique des infrastructures et faire entériner par le gouvernement les projets prioritaires ou de plan. Puis, comme le font les Allemands, adopter une loi d’accélération sur ces projets car avoir 15 ans entre la décision et la réalisation, c’est beaucoup trop long». «Un certain nombre d’évolutions et de révolutions qui ne sont pas prévus dans le Grenelle sont à faire si l’on veut augmenter ce fret ferroviaire de 25%». Cet intérêt pour le fret ferroviaire et le trafic longue distance «ne doit pas faire perdre de vue que l’essentiel du transport de marchandises par la route se fait à courte distance».

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