A l'issue d'une longue phase d'enquête publique sur le deuxième projet de la Tour Triangle, à Paris, réalisée par les architectes Herzog & De Meuron, la commission vient de rendre un avis favorable. Désormais, la Ville de Paris espère voir la première posée en 2020 même si les associations s'engagent déjà à déposer des recours.

Démarrée en septembre dernier, l'enquête publique relative au permis de construire du projet Tour Triangle 2 à Paris, réalisé par les architectes Herzog & De Meuron, vient de recevoir un avis favorable du commissaire enquêteur du Tribunal administratif de Paris.

 

Seize mois après le vote favorable, à une courte majorité, par le Conseil de Paris et le dépôt du permis de construire de la Tour Triangle 2, par le groupe immobilier commercial Unibail-Rodamco via la SCI Triangle, l'enquête publique, qui s'est déroulée du 12 septembre jusqu'au 14 octobre 2016 et puis prolongée jusqu'en décembre 2016, s'est soldée sur un avis positif. Ainsi, à travers l'ouverture de 18 registres, 812 contributeurs ont aidé à la commission d'enquête publique à examiner cet ensemble immobilier de 92.180 m² de surface de plancher dont la demande du permis de construire a été déposée en mairie le 24 décembre 2015.

 

Deux réserves émises la commission d'enquête publique

 

Toutefois, cet avis est assortir de deux réserves : la première porte sur "l'amélioration des performances énergétiques du bâtiment", par la fixation d'objectifs de consommation énergétique, qui devront faire l'objet de clauses de suivi innovantes. "Cela rejoint les préoccupations d'Anne Hidalgo, de faire de Paris la capitale de la transition énergétique,détaille Jean-Louis Missika, adjoint au maire chargé de l'urbanisme dans un communiqué. Les demandes de la commission d'enquête sur ce point font écho à ce que nous avons mis en place pour les projets lauréats de la consultation Réinventer Paris."

 

La future tour Triangle située à 900 mètres du ministère de la Défense

 

L'enquête demande donc une clause contractuelle entre la Ville et la société de projets, mais aussi avec les futurs occupants pour sanctionner les éventuelles dérives de consommation. Pour rappel, il s'agissait des principales préoccupations des élus du Conseil de paris, écologistes et groupe LR, qui avaient à voté contre par deux fois.

 

La seconde réserve et pas des moindres porte sur l'application de mesures complémentaires de sécurité, demandées par la Préfecture de Police, en raison notamment de la proximité avec le "Pentagone français", ministère de la Défense, situé à 900 mètres de la tour.

 

"Le promoteur devra intégrer ces points dans sa demande de permis de construire. Ce sont des mesures nécessaires et utiles, qui ne représentent pas de changements majeurs dans le projet", a jugé Jean-Louis Missika. De plus, la Mairie s'engage à ce que la société immobilière qui porte le projet (Unibail et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris) modifie son permis en conséquence, supprimant par exemple les ouvertures vers le ministère de la Défense. Enfin, la commission d'enquête a formulé neuf recommandations, relatives aux traitements des espaces adjacents à la Tour ou encore à la végétalisation des abords, qui permettront d'enrichir le projet.

 

Par ailleurs, le Collectif contre la Tour Triangle croit savoir que la délivrance du permis de construire se ferait en mars prochain. De son côté, la mairie de Paris espère dans son communiqué voir le première pierre posée en 2020. Cela dépendra des recours, nous confiait en septembre dernier l'entourage de l'élu parisien Jean-Louis Missika, adjoint en charge de l'urbanisme, en attendant à cette époque-là avec impatience la décision du commissaire-enquêteur.

 


Pour rappel, la Ville de Paris avait autorisé, en décembre 2015, le promoteur à déroger au plafonnement de 37 m de hauteur réglementaire, afin de réaliser cet édifice de 180 m doté d'une surface équivalente au premier projet (Ndlr : 92.200 m²) avec un quart de surfaces dédiés aux bureaux. D'après nos informations, le programme est toujours chiffré aux alentours des 550 millions d'euros au total.

 

"Des recours à prévoir", Collectif Contre la Tour Triangle

 

 

De son côté, interrogé par Batiactu, ce 1er février 2017, le Collectif Contre la Tour Triangle maintient la pression, malgré l'avis favorable de l'avis du commissaire-enquêteur pour poursuivre la bagarre juridique aux côtés de SOS Paris. "Dès que le permis de construire sera accordé, nous déposerons des recours", nous confie son porte-parole. Tout en précisant qu"on est toujours en appel sur la révision simplifiée du Plan local d'urbanisme (PLU)…",a-t-il ajouté.

 

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