La France a déjà presque atteint son objectif de 5,4 GW de puissance photovoltaïque installée, cinq ans avant l'échéance prévue. En conséquence, le ministère de l'Ecologie a revu à la hausse la valeur cible pour 2020, désormais fixée à 8 GW d'électricité d'origine solaire.

Le gouvernement revoit à la hausse les objectifs de la filière photovoltaïque française pour 2020. Dans le cadre de la programmation pluriannuelle des investissements, élaborée en 2009, la puissance installée en France à la fin de la décennie devait atteindre les 5,4 GW. Or, depuis le début de 2015, le chiffre a presque été atteint, avec 5,3 GW raccordés et 2,1 GW en phase d'attente. "Afin de garantir la poursuite du développement des installations solaires (…) Ségolène Royal a souhaité que les objectifs soient relevés dès maintenant de 5.400 à 8.000 MW", explique le ministère de l'Ecologie qui a déjà pris les dispositions en ce sens. L'arrêté modificatif a d'ailleurs déjà été publié au Journal Officiel ce 30 août 2015.

Toujours pas assez d'ambition ?

Le cabinet de la ministre rappelle qu'en cohérence avec cette hausse, un doublement des appels d'offres pour les installations photovoltaïques de moyenne (100-250 kWc) et grande puissance (>250 kWc) a déjà été décidé. Ils ont ainsi été portés respectivement à 240 et 800 MW. De quoi favoriser l'atteinte d'une proportion de 23 % d'énergies renouvelables en 2020 et de 40 % en 2030. D'autant que les organisations professionnelles comme le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) ou Enerplan ambitionnent de porter la puissance installée à 13 voire 20 GW en cinq ans. A l'annonce du doublement de l'appel d'offres CRE3, Jean-Louis Bal, le président du SER, avait déclaré : "Pour la filière photovoltaïque, aujourd'hui en proie à de graves difficultés, faute d'un marché intérieur suffisant, cette annonce (…) redonne des perspectives de marché à l'ensemble des acteurs. Nous attendons désormais une programmation pluriannuelle de l'énergie ambitieuse pour cette filière en pleine croissance dans le monde et donc la baisse des coûts de production est véritablement spectaculaire".

 

Il n'en demeure pas moins que la production solaire photovoltaïque - intermittente par définition - ne représente qu'une part infime de la consommation électrique nationale : avec 5.900 GWh de courant produit en Métropole et 467 GWh dans les Dom-Tom, le photovoltaïque ne couvre que 1,3 % de la consommation annuelle environ. La marge de progression est donc encore grande avant d'arriver à approvisionner la France à 100 % en énergies renouvelables

actionclactionfp