D'après une enquête de la Dares commandée par le ministère du Travail, la pénibilité au travail concerne plus de la moitié des salariés de moins de 25 ans et les ouvriers non qualifiés. Par ailleurs, les secteurs les plus exposés sont notamment la construction et l'industrie manufacturière. Précisions.

Le compte personnel de prévention de la pénibilité applicable à partir du 1er janvier prochain pourrait concerner avant tout les jeunes et les ouvriers non qualifiés. D'après une étude de la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares)*, diffusée ce mercredi 10 décembre 2014, 50,3% des salariés âgés de moins de 25 ans étaient exposés à au moins un risque professionnel en 2010.

 

 

Par conséquent, plus les salariés sont âgés et moins ils travaillent dans des conditions difficiles. Les 55 ans et plus se retrouvent moins impactés avec 31,9% des salariés exposés dans cette tranche d'âge.

 

Cette "jeunesse" commentée dans cette étude du ministère du Travail ne semble guère étonnante d'autant plus que les populations les plus exposées se recrutent parmi les intérimaires (62% d'exposés) et les apprentis (52,5%).

70 % des ouvriers non qualifiés exposés contre 12 % des cadres

Par ailleurs, la pénibilité au travail concerne aussi les ouvriers non qualifiés, signale l'enquête. La Dares précise qu'en 2010, date à laquelle elle a dressé un bilan, 70 % d'entre eux étaient exposés à au moins un des facteurs de pénibilité définis par la loi, contre seulement 12 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. Les employés de commerce et de services étaient eux aussi largement concernés (48 %).

Le BTP en première ligne

Autre point, loin d'être surprenant, c'est dans le BTP (58,5%) que l'on retrouve le plus de salariés exposés à la pénibilité loin derrière l'industrie (78,5%).

 

L'enquête relève également qu'aux facteurs de pénibilité s'ajoutaient souvent d'importants facteurs de risques organisationnels comme, par exemple, les fortes contraintes de rythme de travail et le manque d'autonomie dans les métiers.

 

Au final, l'étude pointe que "19 % des salariés exposés à au moins un facteur de pénibilité déclaraient un état de santé altéré contre 16 % des salariés non exposés". Elle signale également que les impacts des facteurs de pénibilité physique ont été surtout sensibles à moyen et long termes. Au-delà de 55 ans, les salariés exposés à au moins un facteur de pénibilité étaient plus nombreux à signaler une limitation dans leurs activités habituelles du fait d'un problème de santé. En outre, les salariés exposés à la pénibilité ont un risque accru d'accidents du travail.

 

Enfin, le travail de nuit est jugé "pénible" à partir de 45 nuits par an, contre 190 nuits pour le compte pénibilité.

 

*Méthodologie : l'enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer), du mois de décembre 2014, dresse une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. L'enquête s'est déroulée sur le terrain de janvier 2009 à avril 2010 : 47.983 salariés ont répondu, interrogés par 2.400 médecins du travail (ou de prévention dans la fonction publique).

 

 

 

 

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