Le secrétaire d'Etat aux Transports vient de visiter, en compagnie de son homologue italien "le chantier du nouveau tunnel", un maillon essentiel de la nouvelle ligne ferroviaire entre Lyon et Turin, à Saint-Martin-la-Porte, en Maurienne. Entamés en début d'année 2015, les travaux de la galerie de reconnaissance d'environ 9 km doivent durer entre cinq et huit ans.

Le chantier du "nouveau tunnel" ferroviaire reliant Lyon à Turin, démarre concrètement. Alain Vidalies, secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche s'est rendu, jeudi 27 août, accompagné de son homologue italien, Graziano Delrio, à Turin, puis en Savoie à Saint-Martin-de-la-Porte pour une journée entièrement consacrée au projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin. Objectif : faire le point tout d'abord sur l'avancement du projet et rencontrer les équipes déployées sur le terrain.

 

 

Le ministre italien a alors révélé qu'au cours d'une réunion de travail tenue le matin-même à Turin, les deux ministres avaient convenu d'appliquer aux futurs marchés publics la procédure anti-mafia, dans l'optique de faire de "cette opération un modèle de respect des règles de concurrence et de lutte contre le blanchiment".

Un groupement d'entreprises conduit par Spie batignolles au cœur de la galerie de reconnaissance

Après avoir quitté le Piémont, les deux ministres ont visité le chantier de la galerie de reconnaissance, à Saint-Martin-la-Porte, en Maurienne, entrepris par le groupement d'entreprises conduit par Spie batignolles qui emploie quelque 280 personnes.

 

Pour rappel : c'est Lyon Turin Ferroviaire SAS (LTF), maître d'ouvrage pour les études et travaux de reconnaissance de la section transfrontalière de la nouvelle liaison Lyon-Turin, qui avait signé, en mai 2014, le marché de la réalisation d'ouvrages de reconnaissance sur le tracé du tunnel transfrontalier à partir de "la descenderie" existante (Ndlr: galerie inclinée) de Saint-Martin-La-Porte, en Savoie. Et ce marché avait donc été attribué au groupement Spie batignolles TPCI (mandataire) avec Sotrabas, Eiffage TP, Ghella SpA, CMC di Ravenna et Cogeis SpA.

 

Située à 650 mètres de profondeur au bout d'une descenderie de 2,4 km de long, parcourue de canalisations, la galerie doit préfigurer ce que sera le tunnel définitif, a rappelé le secrétaire d'Etat français dans un communiqué, ce jeudi 27 août.

 

À ce stade du projet, l'objectif est clair : creuser la cavité dans laquelle, à partir de mars 2016, sera installé le tunnelier destiné à forer une cavité de 9 km de long, notamment dans l'axe et au diamètre du futur tube sud du tunnel transfrontalier. A noter que près de 3,5 km de galeries seront elles excavées en méthode traditionnelle.

Le tunnelier devrait être réceptionné début décembre 2015

Entamés en début d'année 2015, les travaux doivent durer entre cinq et huit ans. Le constat est clair : côté français, 128 mètres ont été creusés depuis janvier 2015 alors que des travaux auraient pris un peu de retard, côté italien. Seule une galerie y aurait été achevée contre trois en France, nous signale-t-on.

 

 

Ce chantier permettra également de compléter les reconnaissances réalisées entre 2002 et 2010 au travers des descenderies de La Praz, Saint-Martin-la-Porte et Modane pour le côté Français. A noter également, que le tunnelier lui-même est en cours de construction au Creusot, et devrait être réceptionné début décembre 2015. Au final, le ministre italien s'est aussi déclaré "admiratif" devant la méthode de concertation, en France, entre l'État, le promoteur de l'ouvrage, et les collectivités locales : "Nous voulons nous inspirer de ce modèle de débat public".

Une écotaxe locale pour financer le projet ?

S'agissant de l'épineux sujet du financement, Alain Vidalies, a confirmé lors de son discours, l'engagement pris par l'Union européenne, le 29 juin dernier,de financer le projet à hauteur de 40 % à partir de 2017, soit 813 millions d'euros supplémentaires d'ici à 2019. Interrogé par Batiactu ce jeudi 27 août, le ministère des Transports n'a pas réagi sur la méthode de financement. En effet, en juillet dernier, le sénateur Michel Bouvard (Les Républicains) et le député Michel Destot (Parti socialiste) préconisaient dans un rapport remis au Premier ministre d'augmenter de 10 à 15 % le tarif des péages poids-lourds sur les autoroutes transalpines, à travers une écotaxe locale, dégageant ainsi près de 40 millions d'euros de recettes.

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