Le secteur des renouvelables bénéficiera des deux-tiers des 5.100 Mrds € investis mondialement dans les énergies d'ici à 2030, soit un montant colossal de près de 3.800 Mrds €. La conséquence de la transition écologique planétaire depuis les énergies fossiles vers des ressources plus durables. Une étude réalisée par Bloomberg New Energy Finance décrypte l'avenir.

Depuis 2011, les investissements annuels dans le solaire, l'éolien et l'hydroélectricité dépassent ceux réalisés dans les énergies fossiles. Une tendance qui va se poursuivre dans les quinze années à venir, selon les chiffres publiés dans une étude signée par Bloomberg New Energy Finance. Les spécialistes de la question estiment que, d'ici à 2030, près de 3.800 Mrds € seront dépensés pour de nouvelles usines de production énergétique, dont les deux tiers (2.533 Mrds €) pour des EnR dont le coût décroît, améliorant d'autant leur compétitivité.

L'Asie, le moteur de la croissance

Le document, publié le 1er juillet 2014, précise qu'environ la moitié de ces investissements seront réalisés en Asie, où les besoins en énergie sont les plus importants, afin d'accompagner la croissance, tout en tentant de préserver l'environnement et de réduire la pollution. La part de sources fossiles (pétrole, gaz, charbon) diminuera dans le futur, passant de 64 % aujourd'hui à 46 % en 2030, sur le continent asiatique. Environ 5.000 GW de puissance supplémentaire seront nécessaires, dont "seulement" un cinquième (1.073 GW) proviendra de nouvelles centrales émettrices de CO2. Le solaire dominera largement le futur mix énergétique en Asie, surpassant les puissances combinées du charbon et du gaz. "La période d'ici à 2030 verra une hausse spectaculaire du solaire dans cette région du monde, avec près de 800 GW installés", précise Milo Sjardin, directeur de la zone Asie-Pacifique pour Bloomberg New Energy Finance, qui entrevoit une parfaite compétitivité du solaire avec les autres sources d'énergie dès 2020.

La France à la traîne ?

Second marché mondial, l'Europe devrait dépenser 711 Mrds € dans les renouvelables d'ici à 2030. La puissance supplémentaire est estimée par Bloomberg à 557 GW, en se basant sur les tendances des marchés de l'électricité, les politiques menées et le coût des différentes technologies. Ainsi, la part des fossiles devrait être ramenée de 48 % aujourd'hui à 27 %, avec une chute drastique de la production liée au charbon (passant de 195 à 125 GW) et une stagnation de celle liée au gaz (275-280 GW). Seb Henbest, directeur Europe-Moyen Orient-Afrique pour Bloomberg, précise : "Notre étude montre que les améliorations à venir sur les marchés du solaire et de l'éolien permettront d'installer de plus en plus d'équipements non subventionnés dans les années qui viennent". En détail, les spécialistes anticipent des investissements de 249 Mrds € dans les panneaux solaires de toiture et de 184 Mrds € dans l'éolien offshore. L'amélioration de l'efficacité énergétique, deuxième enjeu de la transition écologique, devrait juguler la hausse de la demande énergétique (+9 % en 15 ans). Bloomberg note que l'Allemagne et la Grande-Bretagne se tailleront la part du lion avec plus de 90 GW de puissance renouvelable, devant l'Italie (84 GW) et la France (75 GW).

 

Dernier fait marquant souligné par l'étude, la part équivalente entre les investissements du continent américain et ceux de la zone Afrique-Moyen Orient : environ 600 Mrds € chacun pour les renouvelables. Bloomberg estime que, suite à ces investissements massifs, les émissions de CO2 cesseront enfin de croître au cours de la prochaine décennie.

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