Trop peu représentés dans les conseils municipaux, régionaux et départementaux, les architectes espèrent bien renverser la vapeur, en faisant valoir leur compétence en matière d'aménagement des territoires. La récente association "Architecte élu local" vise à les inciter à se présenter lors de scrutins locaux. Explications.

"Les architectes travaillent déjà avec les élus, mais s'ils étaient élus, ce serait encore mieux !", Catherine Jacquot, présidente du Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), affiche son soutien à l'association Architecte Elu local (AEL) dont le but est d'inciter les architectes à se porter candidats aux élections municipales, communautaires, départementales et régionales.

 

Et pour cause. A l'Assemblée nationale, seul un député est architecte. De même au Sénat. A titre d'exemple, on compte 34 avocats à l'Assemblée, et 18 au Sénat. Ce manque de représentativité, l'association AEL compte bien y remédier. "Qui mieux que l'architecte peut s'occuper de l'aménagement des territoires en France ?", lance Didier Chinardet, architecte et maire-adjoint d'Epinay-sur-Orge (Essonne). Aujourd'hui co-président de l'association, il espère bien mobiliser ses congénères afin de peser sur la vision et la gouvernance des territoires. "Dans les équipes municipales, on s'aperçoit que trop peu d'élus maîtrisent les sujets liés aux règles d'urbanisme, aux normes de construction, de paysage, etc.", précise l'élu. Et de compléter : "Nous nous devons d'apporter notre contribution à la réflexion globale". Selon lui, les architectes sont des acteurs de projets via la qualité qu'ils recherchent dans les constructions et leur intégration dans le paysage, le respect du patrimoine et du milieu urbain ou naturel.

Mutualiser et partager les connaissances

L'association instaurera un réseau d'échanges afin de mutualiser et de partager les connaissances en matière d'exercice de leur fonction. "Nous allons développer notre plateforme, mettre en place des notes synthétiques pour aider les élus. En projet, celles sur la loi ALur ou encore sur les conflits d'intérêt", précise Didier Chinardet. Sur ce dernier point, Catherine Jacquot complète sans concession : "L'architecte doit exclure de travailler dans la commune où il est élu". Code de déontologie oblige…

Objectif : régionales 2015

L'association, initiée en décembre 2013, compte actuellement dans ses rangs une centaine d'architectes, conseillers municipaux, maires adjoints et maires. Elle a désormais en ligne de mire les élections départementales (mars) et régionales (décembre) de 2015 : "Il nous faut des relais locaux pour relayer nos informations. Nous ne visons pas un chiffre exact d'élus, mais une couverture du territoire", conclut Didier Chinardet, espérant convaincre nombre de ses homologues.

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