La ministre de l'Ecologie et son homologue des Outre-mer ont co-signé à Fort-de-France une déclaration d'intention qui vise à faire de la Martinique une île durable. Ce département ultramarin va devenir une terre d'expérimentation dans le domaine des énergies renouvelables et de la croissance verte. Détails.

La Martinique dispose de nombreux atouts énergétiques liés à sa position géographique et à son environnement : île tropicale baignée d'eaux chaudes, soumise à des vents puissants et constants, elle se situe également dans la zone de subduction des Caraïbes. Afin de tirer parti de toutes ces opportunités, Ségolène Royal et George Pau-Langevin, ont signé ensemble une déclaration d'intention visant à faire de ce territoire, une "île durable, à énergie positive pour la croissance verte". Le projet, porté par le département et la région, doit faire de l'île aux fleurs "un lieu privilégié de démonstration et d'expérimentation". De quoi "développer un savoir-faire technologique martiniquais".

 

Concrètement, diverses initiatives seront lancées et encouragées, comme le déploiement de bornes de recharge pour les véhicules électriques qui seront alimentées en autoconsommation par des énergies renouvelables, ou l'installation d'éclairage solaire dans les collectivités. La ministre de l'Ecologie a, lors d'une intervention à Fort-de-France, souligné "le défi et la chance de la transition énergétique et de la croissance verte pour les Outre-mer en général, et la Martinique en particulier". Car ces territoires ultramarins "recèlent un formidable potentiel de déploiement des énergies renouvelables", grâce à un ensoleillement fort, une température des mers propices et la présence d'activité volcanique favorisant la géothermie de haute énergie. Ségolène Royal a notamment annoncé le prochain lancement d'un appel d'offres de 50 MW dans le solaire photovoltaïque pour des puissances supérieures à 100 kWc, dédié à l'Outre-mer et incorporant une prime incitant à l'autoconsommation grâce à des systèmes de stockage.

Géothermie, thermique des mers, biomasse…

L'île française des petites Antilles sera le théâtre de l'expérimentation "Nemo" d'exploitation de l'énergie thermique des mers. Portée par DCNS et Akuo Energy, le projet prévoit la construction d'une centrale flottante d'une puissance de 16 MW, capable d'alimenter près de 9 % des foyers de l'île à l'horizon de 2019, en utilisant la différence de température existant entre l'eau de surface (chaude) et celle des profondeurs (froide). Le concept bénéficiera d'un soutien européen dans le cadre du programme NER 300. D'autre part, la coopération géothermique entre les îles Caraïbes a été relancée en début d'année grâce à un projet de centrale implantée à la Dominique qui alimenterait, à la fois, la Martinique et la Guadeloupe en électricité renouvelable, à hauteur de 40-50 MW chacune. Enfin, le projet "Albioma" sera consacré à la production de chaleur et d'électricité à partir de bagasse, le résidu de la culture de la canne à sucre. De nombreux axes de développement pour les EnR qui doivent transformer l'île, dépendante des importations de combustibles fossiles, en territoire à énergie positive, un bienfait "pour les habitants et pour la planète", justifie la ministre de l'Ecologie.

 

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