Propriétaire d'une parcelle de 13 hectares dont le bail arrive bientôt à expiration, la commune de Cogolin, dans le Var, a eu l'idée originale de lancer un appel à idées général. Architectes, urbanistes, paysagistes et même particuliers... Toute la population est mise à contribution pour imaginer le devenir de ce terrain situé dans le golfe de Saint-Tropez.

"La présente consultation ne constitue pas un Marché Public. Les propositions avancées, les projets présentés, les idées développées, etc. et leurs supports d'expression ne seront pas rémunérés". L'avertissement figurant sur la notice d'explication de l'appel à contribution lancé mi-août par la municipalité de Cogolin est on ne peut plus clair : la commune cherche des idées auprès de la population, mais ne promet rien. Au centre de ses préoccupations : le devenir d'un site dont elle est propriétaire et dont le bail arrive à échéance en 2010.

"Élargir la réflexion"

2010... La municipalité ne dispose donc plus que de quelques mois pour trouver comment structurer et aménager l'endroit, dont une partie est d'ailleurs actuellement occupée par un village de vacances. Mais pas question de se précipiter car l'enjeu est de taille ! Rares sont en effet les terrains à présenter une telle superficie - 13 hectares - et une telle situation géographique, à savoir en bord de mer dans le golfe de Saint-Tropez. "Après trois années d'études et de procédures diverses, il nous apparaît aujourd'hui nécessaire d'élargir la réflexion pour ne pas nous enfermer dans les solutions d'aménagement et de programmation classiques qui caractérisent le bord de mer de notre région", explique Jacques Sénéquier, le maire de Cogolin. "Hors de question de transformer l'endroit en marina ou en petite venise comme cela nous a été fréquemment proposé", renchérit Daniel Roux, conseiller technique auprès du maire.

Vers un éco-quartier ?

Et comme « à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle », la commune a décidé d'innover en mettant à contribution architectes, urbanistes, paysagistes, économistes, juristes, environnementalistes et même particuliers ... Tous, sans exception, sont invités à exprimer leurs idées. "Nous sommes loin de manquer d'inspiration, précise Daniel Roux, mais le devenir de ce terrain mérite une réflexion élargie à laquelle nos concitoyens doivent être associés. Nous sommes disposés à tout entendre du moment que cela coïncide avec nos prérogatives". Plusieurs dimensions sont en effet à prendre en considération par les participants : économique, sociale, culturelle ou environnementale, en favorisant, par exemple, l'utilisation des énergies renouvelables.

 

A ce jour, déjà plusieurs propositions ont été émises comme, par exemple, d'implanter sur le terrain un centre de thalassothérapie ou un éco-musée... Pour prendre le moins de retard possible, un calendrier très précis du programme a été fixé. La date limite de l'envoi des "idées" a ainsi été fixée à la fin du mois de novembre. Dès le mois de décembre, les projets sélectionnés par le conseil municipal seront présentés au public à travers une exposition, l'objectif étant de parvenir à lancer le projet dès le début 2010.

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