Un million de tonnes de ciment ont été perdues en un an (-5.5%), selon son président, Jean-Yves Le Dreff. A l'occasion du déjeuner annuel de la profession, il a interpellé le directeur de la DHUP pour rappeler les difficultés liées à la concurrence étrangère et l'importance de loi sur la transition énergétique pour l'avenir de la filière.

"Notre économie peine à se redresser, le secteur de la construction, pilier de notre économie connaît une crise historique. Le marché du ciment, indicateur très fiable de l'évolution du secteur de la construction, a perdu un million de tonnes en un an soit une baisse de 5.5% et depuis 2007, enregistre une chute de 30%", déclare d'emblée Jean-Yves Le Dreff, en introduction de son discours du 27 janvier 2015.

 

Devant le directeur de la Direction de l'habitat et de l'urbanisme (DHUP), Laurent Girometti, il a rappelé les enjeux et les attentes de tout un secteur par rapport au plan de relance annoncé par le Premier ministre. "(…) construire 40.000 logements de plus, c'est créer 100.000 emplois directs d'ici à 2017". Cependant, si la filière est prête à suivre le gouvernement dans ses actions, le président du Syndicat des industries du ciment (Sfic) a pointé du doigt les difficultés économiques pour produire du ciment en France. Et de soulever le problème de la "forte concurrence internationale", rappelant que 15% du ciment consommé dans l'Hexagone est produit à l'étranger, hors et en Europe.

Un coût de l'électricité qui pèse lourd

Les raisons de ces importations massives ? La facture électrique qui pèse sur les cimenteries françaises, représentant entre 15 et 25% des coûts des entreprises du secteur. Jean-Yves Le Dreff a donc insisté sur l'enjeu que constitue la loi sur la transition énergétique, et notamment l'introduction d'un dispositif relatif à l'aménagement des coûts de transport (20% de la facture électrique) pour certains consommateurs. "Ce dispositif permettra de combler une partie de notre retard avec d'autres pays voisins (l'Allemagne ou l'Espagne qui accordent des rabais jusqu'à 60% pour certains secteurs, dont le ciment et jusqu'à 90% pour d'autres industries). Nous saluons cette avancée et espérons que notre secteur en bénéficiera", a-t-il souligné.

 

Jean-Yves Le Dreff
Jean-Yves Le Dreff © SFIC
La loi portée par Ségolène Royal pourrait également favoriser d'autres pans de l'économie de la filière ciment : émissions de CO2, promotion de l'économie circulaire, développement des réseaux de déchetteries du BTP…

 

Le président du Sfic a enfin rappelé les atouts du ciment, et donc du béton sur la construction. Un matériau en perpétuelle évolution grâce à l'innovation et la créativité de ses acteurs.

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