Une mesure d'urgence et quatre mesures structurelles : la filière forêt-bois appelle les pouvoirs publics à se mobiliser pour sauvegarder son activité sur le territoire. Détails.

La filière de transformation du bois en France est en danger. C'est le cri d'alarme de la Fédération nationale du Bois (FNB) qui lance un manifeste en cinq points pour alerter les pouvoirs publics.

 

Les récents événements - intempéries et mouvements sociaux - ont en effet contribué à affaiblir une filière déjà impactée par la hausse exponentielle des exportations de bois brut en direction de la Chine. Des mesures de chômage technique auraient été prises dans de nombreuses scieries françaises, souligne la FNB dans un communiqué.

 

L'organisation appelle en priorité à « mettre fin, dès le 1er juillet 2016, aux distorsions de concurrence sanitaires infligées aux scieries françaises ». Elle souhaite en effet un « coup d'arrêt définitif » à l'utilisation par les exportateurs du traitement chimique par pulvérisation de cyperméthrine sur les grumes destinées à l'international, jugé dangereux pour l'environnement et les forestiers. La FNB espère que cette circulaire ne sera pas encore une fois reportée…

 

Des réserves qui s'amenuisent pour l'activité en France

 

Elle explique également que des mesures structurelles peuvent être prises pour favoriser la filière en France. L'idée n'est pas de supprimer une tradition d'exportation des grumes, mais de s'adapter à l'économie du pays. « Aujourd'hui, 80% des grumes exportées sont des grumes dont les scieurs auraient besoin pour faire tourner leurs usines », note la FNB. Alors qu'un tiers du volume de chênes et un quart de celui de hêtres partent en Chine pour revenir sous la forme de produits manufacturés. Et que le volume de grumes de chêne disponible pour les scieries françaises a été divisé par deux entre 2007 et 2014…

 

Sans compter que bon nombre d'emplois sont menacés, prévient la FNB. La filière, qui compte à ce jour quelque 100.000 collaborateurs, pourrait subir les conséquences d'une exportation mal maîtrisée. Et notamment la transformation du bois dans les scieries nationales qui génère, selon la FNB, dix fois plus d'emplois que l'exportation des grumes.

 

Enfin, la fédération appelle à « relocaliser la transformation des grumes en France », tandis que 15% de la collecte forestière nationale est exportée. La forêt française s'étend sur plus de 16 millions d'hectares, soit 29% du territoire…

actionclactionfp