Alors que les travaux envisagés dans le jardin des serres d'Auteuil pour l'extension de Roland-Garros à Paris ont été suspendus en décembre dernier, le rapporteur public du tribunal administratif estime que l'étude d'impact réalisée par la Fédération française de Tennis (FFT) était "insuffisante". Le jugement est mis en délibéré.

Le chantier d'extension du stade de Roland Garros stoppé depuis décembre 2015 est de nouveau contrarié. Le TGI de Paris avait ordonné effectivement l'arrêt des travaux engagés par la Fédération Française de Tennis sur les serres d'Auteuil. Mais le rapporteur public du tribunal administratif s'est rangé, ce mercredi 9 mars 2016 aux arguments de la Société pour la protection des paysages et l'esthétique de la France (SPPEF) et Vieilles Maisons françaises (VMF), selon lesquels, l'étude d'impact réalisée par la FFT est "insuffisante", que le projet "n'est pas conforme au classement du site protégé du bois de Boulogne" et enfin que "le sol du jardin des Serres d'Auteuil est inscrit au titre des Monuments historiques."

 

Jugement en délibéré

De son côté, Me Vital-Durant, l'avocat de la FFT, a exprimé ses regrets dans le journal Le Parisien sans perdre confiance en vue du procès, dont la date n'est pas encore définie. "Notre étude d'impact fait 604 pages avec 800 pages d'annexes, c'est plus que pour une centrale nucléaire", s'est-il défendu. En effet, au cours de l'audience, la FFT a mis en avant la signature du ministère de l'Environnement, l'avis des architectes des Bâtiments de France (ABF), du préfet de Région ainsi que des diverses commissions d'experts. Un jugement qui a été mis en délibéré par le tribunal administratif ce mercredi 9 mars.

 

Rappelons qu'un second recours a été porté en septembre 2015 par la famille des héritiers de l'architecte des Serres Jean-Camille Formigé (1845-1926) au nom du "droit d'auteur". Ainsi, le TGI de Paris avait décidé d'arrêter le chantier l'an dernier, "dans les 72 heures à compter de la signification de la décision, pour une durée maximum de trois mois, sous astreinte de 10.000 euros par infraction constatée, à raison d'une infraction maximum par jour". L'ordonnance du tribunal soulignait : "Il s'agit de préserver les lieux en l'état jusqu'à l'intervention du juge du fond". La FFT avait, par ailleurs, été condamnée à verser 2.000 euros au titre des frais de justice aux consorts Formigé. Seul bémol, le court des Serres d'Auteuil doit en principe sortir de terre en 2019…

 

 

 

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