Selon les derniers chiffres de la construction publiés par le ministère de l'Ecologie, le marché de la construction neuve de bâtiments non résidentiels continue de chuter. Surfaces autorisées et mises en chantier sont en chute à fin août 2010. Analyse avec le cabinet d'étude Développement Construction.

Selon le bilan de conjoncture réalisé par le cabinet d'étude Développement Construction, sur 12 mois glissants, les surfaces autorisées dans le secteur des bâtiments non résidentiels pour la France entière s'inscrivent, à fin août 2010, en recul de 8,5 % ce qui, en dépit d'un repli persistant, traduit une sensible et régulière amélioration de la situation par rapport à celle observée fin juin, avec un recul alors évalué à - 12 %.

 

A fin mai, le recul était, rappelons-le, de 15 %. Ces surfaces autorisées à fin août représentent un volume de près de 33,8 millions m², en progression continue depuis fin mai 2010. A fin août, trois grands secteurs de débouchés sont inscrits à la hausse. Il s'agit des bâtiments hôteliers (+ 11,4 %, contre + 5,8 % fin juin), des bâtiments publics pris dans leur ensemble (+ 8,6 %, contre + 4,5 % fin juin) et des bâtiments agricoles (+ 5,6 %, contre + 11,6 % fin juin). Dans le secteur des bâtiments publics, les autorisations sont particulièrement bien orientées dans les domaines des transports (+ 32,9 %), de l'action sociale (+ 33,6 %), de la culture et des loisirs (+ 19,4%). Les autres secteurs du non résidentiel enregistrent des reculs oscillant entre - 28 et - 15 %, en termes de surfaces autorisées sur 12 mois glissants à fin août, avec des chiffres négatifs en moindre recul qu'à fin juin pour les 3 segments suivants : bâtiments de l'Industrie (- 28,7 %, contre - 36,6 % fin juin), bureaux (- 15,9 %, contre - 25,8 % fin juin), entrepôts (- 18,5 %, contre - 21,4 % fin juin). Les bâtiments du commerce, à l'inverse, voient leur situation se dégrader (- 17,4 % fin août, contre - 12,6 % fin juin).

 

Les mises en chantier en fort recul
Sur 12 mois glissants France entière, le volume des mises en chantier de bâtiments non résidentiels s'établit fin août 2010 à 23,6-23,7 millions m², soit en repli par rapport aux différentes mesures précédemment effectuées : 25,1-25,2 millions m² fin juin, 25,7 millions m² fin mai et 26,1-26,2 millions m² fin avril. A fin août, les mises en chantier de bâtiments non résidentiels s'inscrivent de fait en fort recul par rapport à la période antérieure, avec une contraction de 21,5 %. Sur 12 mois glissants, tous les segments du secteur non résidentiel, à l'exception du secteur des bâtiments de l'hôtellerie, sont inscrits à la baisse à fin août 2010. Les bâtiments hôteliers affichent une très bonne santé, avec une progression de leurs mises en chantier évaluée à + 23,6 % à fin août, contre + 13,4 % à fin juin et + 9 % à fin mai. Les autres secteurs enregistrent à fin août des reculs plus ou moins marqués : recul de plus de 45 % pour les secteurs des bâtiments de l'industrie et des bâtiments agricoles, recul de 22 % pour les bureaux, de 17 % pour les entrepôts, de 15 % pour les commerces. Pour leur part, les bâtiments du service public restent globalement soumis à une très légère contraction : - 0,7 % à fin août, avec cependant d'importantes disparités d'évolution par sous-secteur : + 87 % pour les ouvrages spéciaux, + 16 % pour les bâtiments d'action sociale, + 6 % pour les bâtiments de transport, + 0,5 % pour les bâtiments d'enseignement, mais aussi, - 14,5 % pour les bâtiments de santé, - 10,5% pour les bâtiments de culture-loisir. Sur les 3 derniers mois (de juin 2010 à août 2010), la situation des mises en chantier de bâtiments non résidentiels a continué de se dégrader à la suite du premier coup de semonce de fin juin, qui était venu contrarier les espoirs d'embellie perceptibles les mois précédents. Il convient de rappeler en effet que les mises en chantier de bâtiments non résidentiels ne s'étaient inscrites en repli que de 1,6 % fin mai 2010, faisant suite à des reculs encore très substantiels fin avril (- 13,6 %) et fin mars (- 21,6 %). Le recul enregistré à fin juin, de 15,8 %, marquait un retour en arrière limitant de fait les effets du signal positif capté le mois précédent. L'annonce fin août d'un nouveau recul : - 30,1 % sur 3 mois glissants, presque deux fois plus important que celui de fin juin, n'incline pas à l'optimisme pour l'année 2010, qui devrait irrémédiablement s'achever sur un recul important des mises en chantier du secteur.
Sur les 3 derniers mois, par rapport à la même période de l'année antérieure, seul le secteur des bâtiments hôteliers continue d'afficher une croissance à fin août (+ 5,5 %).
Tous les autres secteurs demeurent dans le rouge : bâtiments agricoles (- 67 %), bâtiments industriels (- 50 %), commerces (- 24 %), entrepôts (- 23,7 %), bâtiments publics (pris dans leur ensemble : - 11 %). Sur le secteur des bâtiments publics, 3 segments sont en forte hausse sur les 3 derniers mois par rapport aux 3 mêmes mois de l'année antérieure : les ouvrages spéciaux (+ 94 %), les bâtiments de transport (+ 31 %) et les bâtiments d'action sociale (+ 10 %).

 


21 régions françaises toujours en baisse
Sur le marché métropolitain, le volume des mises en chantier des bâtiments du secteur non résidentiel s'établit sur 12 mois glissants à environ 23,3 millions m² à fin août 2010, contre près de 24,8 millions m² fin juin et 25,4 millions m² fin mai. Cette évaluation à fin août 2010 des surfaces commencées dans ce secteur des bâtiments non résidentiels procède d'un recul de 22,2 % du volume des mises en chantier dans l'hexagone. A fin août, toutes les régions sauf la Corse (avec une progression somme toute assez peu significative de 75,6 % compte tenu de la taille de ce marché régional) sont inscrites à la baisse, avec une amplitude de recul variant entre - 4,1 % (Haute-Normandie) et - 48,3 % (Franche-Comté). Quinze régions affichent un recul supérieur à la moyenne métropolitaine, parmi lesquelles 4 sont très fortement impactées à la baisse : Franche-Comté (- 48,3 %), Nord-Pas de Calais (- 40,9 %), Limousin (- 40,7 %) et Basse-Normandie (- 40,2 %).

 

Seules six régions présentent un recul inférieur à la moyenne métropolitaine. Il s'agit des régions suivantes : Haute-Normandie, PACA, Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire, Aquitaine et Ile de France.

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