Avec l'ouverture le 25 novembre du musée Phaeno de Wolfsburg, les phénomènes scientifiques n'auront bientôt plus de secrets pour les Allemands. Mais pour ne pas lever le mystère trop vite, l'architecte Zaha Hadid a conçu une enveloppe de béton et d'acier aux contours énigmatiques.

Le musée Phaeno, désormais plus grand centre scientifique du territoire allemand, a fait sien le proverbe chinois suivant : «Vous entendez et vous oubliez, vous voyez et vous mémorisez, vous faites et vous comprenez».
C'est donc par l'expérimentation directe que les visiteurs (180.000 personnes/an) pourront saisir le fonctionnement des phénomènes scientifiques et des principes technologiques, avec la présentation de 250 expériences sur 5.900 m2.

L'architecture de Zaha Hadid est également une expérience qui doit se vivre dans la découverte progressive des espaces. D'abord une forme générale énigmatique, celle d'«une table à dix pieds» selon les termes de sa conceptrice, puis un parcours intérieur louvoyant qui favorise les séquences muséograhiques.

Les dix «pieds» de la «table» sont en réalité des piliers de béton qui portent le plateau d'exposition à 7 m au-dessus du niveau de la rue. Tous de morphologies et de tailles différentes, ces piliers abritent des éléments annexes au musée : auditorium de 260 places, boutique scientifique, café, bar et restaurant.

La moitié des piliers se prolonge à l'étage et vient soutenir la charpente métallique. Constituée d'un maillage complexe de 4.500 profilés d'acier, cette charpente géante couvre un espace d'exposition de 3.000 m2. La boîte magique de Hadid étant refermée avec des panneaux en béton préfabriqué, percé de grandes fenêtres aux angles arrondis.

Pour Rolf Schnellecke, le maire de Wolfsburg, «le Phaeno n'est pas seulement un jalon architectural important, mais une pierre précieuse dans la transformation de la ville automobile - siège de Volkswagen - en ville du savoir et des sciences».

©Klemens Ortmeyer

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