Les voies sur berges, projet voté par la Ville de Paris, auront des conséquences négatives pour les entreprises du bâtiment, a indiqué la FFB Grand Paris, s'appuyant sur une enquête menée auprès de 300 chefs d'entreprise. Notamment, le chantier prévu risque de causer l'augmentation du coût des travaux. Explications.

Le projet de la Ville de Paris concernant le réaménagement des voies sur berges est largement désapprouvé par la majorité (87%) des chefs d'entreprise de Paris et Petite couronne, interrogés dans le cadre d'une enquête menée par la Fédération française du bâtiment Grand Paris.

 

C'est un des principaux résultats de cette enquête, qui s'applique à démontrer que le chantier visant à rendre ces voies aux Parisiens - via des pistes cyclables, passages piétons, promenades… - n'est pas sans conséquences pour les entrepreneurs de la construction dont le siège ou les chantiers se trouvent à Paris ou en petite couronne.
Loin des effets positifs évoqués par la Mairie, notamment ceux réduisant la circulation automobile au cœur de la capitale, la FFB Grand Paris pointe davantage du doigt les effets négatifs de tels travaux. En premier lieu, selon l'enquête, les chefs d'entreprise rendent les différents aménagements de voirie responsables de l'augmentation de 30% des temps de transport qu'ils subissent au quotidien. En détail, ils sont 66% à utiliser chaque jour le secteur des voies sur berges pour se rendre de leur domicile vers leurs chantiers ; tandis que 68% des entrepreneurs empruntent cet axe pour réaliser des opérations de maintenance ou de dépannage. Au regard des dégradations des conditions de trafic et de l'augmentation du prix de l'essence, l'inquiétude monte du côté des entreprises du bâtiment.

 

Impact sur le coût des travaux
Autre résultat marquant, le coût des travaux qui pourrait s'accroître. En effet, les problématiques de circulation et de stationnement ont une influence directe sur l'économie des chantiers, puisque cela rentre dans les charges internes de l'entreprise. « Or le coût des travaux est d'ores et déjà considéré par les particuliers comme étant excessif. Cette mesure risque donc d'accroître encore le coût des travaux des chantiers parisiens et d'inciter ainsi les particuliers à faire les travaux eux-mêmes ou à développer le travail illégal, allant à l'encontre du développement du secteur économique », s'inquiète la FFB Grand Paris. De fait, cela pourrait avoir un impact direct sur le chiffre d'affaires des entreprises, près de 47% d'entre elles estimant que le projet des voies sur berges est susceptible de diminuer leur CA d'au moins 10%. Cette proportion atteint même 52% pour les entreprises domiciliées dans Paris.

 

Conserver cet axe routier
Les entrepreneurs s'interrogent également sur le problème de l'élimination des déchets, via la réorganisation des Ports de Paris prévue dans le cahier des charges du projet. Ainsi, l'enquête montre que les points de collecte situés sur la Seine sont utilisés par 47.8% des entreprises du bâtiment d'Ile-de-France. Un chiffre qui monte à 60% pour celles dont le siège social est situé à Paris.

 

Au final, au vu de ces enjeux économiques qui leur semblent primordiaux, la FFB Grand Paris, le MEDEF Ile-de-France et la CGPME ont décidé d'engager un recours afin d'annuler et/ou de suspendre la délibération 2011 SG 195 de décembre dernier.

 


En résumé
- 87% des 300 chefs d'entreprise ayant répondu désapprouvent le projet présenté par la Ville de Paris. 10% sont sans avis ;
- Ceux dont l'établissement est domicilié à Paris sont 94% à refuser le projet ;
- Les chantiers parisiens représentent près de 75% de l'activité des entreprises de moins de 20 salariés ;
- Deux salariés sur trois utilisent quotidiennement cet axe routier.

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