Le géant mondial de la construction entend se renforcer dans l'électricité et pourrait profiter des difficultés financières de l'Etat pour se développer dans les concessions d'autoroutes.

"Le groupe sera ambitieux dans deux domaines: les concessions dans les routes et l'énergie" et adoptera un profil plus bas dans la construction et l'activité routière, a indiqué jeudi son administrateur-directeur général délégué Bernard Huvelin. Ce dernier commentait les résultats annuels (+5,4% pour le résultat net à 478 millions d'euros) en l'absence du président Antoine Zacharias, souffrant.

En l'absence d'évènements exceptionnels, Vinci devrait vivre une année 2003 équivalente à celle de 2002, a-t-il indiqué. Cette absence de grands projets, hormis dans les concessions d'autoroutes, s'explique par la nécessité de continuer à exploiter tous les gisements de croissance après la fusion avec GTM en 2000, par le climat économique plutôt morose et par la volonté de Vinci de se concentrer dans les autoroutes.
Le groupe souligne n'être en aucun cas freiné par des problèmes financiers et être capable de mobiliser 3,4 milliards d'euros.

Pour l'instant, la ligne de mire reste les ASF (autoroutes du sud de la France) dont 49% pourrait être bientôt mis sur le marché par l'Etat. Le dossier est pourtant encore loin d'être gagné, car l'Etat n'a pris encore aucune décision sur la privatisation et surtout sur les modalités d'attribution.

Vinci, qui détient 17% des ASF a mobilisé depuis l'été dernier plus d'un milliard d'euros dans cette société et est déterminé à faire le maximum pour augmenter sa participation. "Nous avons un bon projet industriel, la balle est maintenant dans le camp de l'Etat", a indiqué M. Huvelin.

Le dossier sur la privatisation des autoroutes françaises est au point mort depuis cet automne et devant cette absence de décision l'ensemble du monde du BTP s'agite, chacun cherchant à se positionner.

Hormis les concessionnaires d'autoroutes, Vinci va également chercher à se développer dans le pôle énergie et pourrait à ce titre se positionner sur certains actifs qui seraient cédés par le groupe helvetico-suédois ABB.
"Nous regardons sans excès de passion, mais d'autres dossiers pourraient être mis sur le marché", a expliqué Xavier Huillard, Directeur général délégué et président de Vinci Energies.

Du côté des désengagements, Vinci a annoncé son prochain retrait d'un groupement de concessions d'aéroports au Mexique, qui pourrait rapporter 40 millions d'euros, et serait aussi prêt à céder sa participation de 15% dans l'opérateur britannique TBI.

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