Et au ministre de se réjouir d'un point : "La récente destruction de la barres des Izards, située au nord de Toulouse, où 215 logements vont disparaître est aussi un exemple réuni de rénovation urbaine réalisé hors ANRU par les bailleurs sociaux locaux."

 

La réforme de la politique de la Ville est imminente
"Le calendrier parlementaire a pris du retard", reconnaît aussi François Lamy mais ce dernier confirme que le projet de Loi portant sur la réforme de la politique de la Ville sera présenté 'cet été et au plus tard à l'automne prochain.' Désormais les 10 contrats de villes uniques dans l'Hexagone et un territoire d'Outre-Mer dont certaines sont en intercommunalités viennent d'être annoncés pour la première fois ce lundi 22 avril : "Amiens, Rennes, Lille, Arras, Mulhouse, Dijon, Auch, Nîmes, Evry, Plaine Commune et Fort-de- France pour l'Outre-Mer." Le revenu par habitant (- de 11.000 euros par an) deviendra un critère d'attribution clef : globalement, le ministère souhaite remettre "de la justice" dans un système de dotations très "inéquitable", à l'exemple de 22 euros par habitant à Marseille contre 60 euros dans les Yvelines. La contractualisation devrait donc se faire dès le lendemain des élections municipales 2014. Pas de changements également concernant la liste des communes ciblées par la réforme de la géographie prioritaire, estimées à environ un millier, qui devrait être dévoilée en juillet prochain.

 

"La Banque publique d'investissement (BPI) aura également un rôle à jouer, en intervenant pour la création et le développement des entreprises dans les quartiers et via le fonds d'amorçage lors d'une intervention supplémentaire", a de nouveau signalé le ministre. Enfin, le volet emploi n'a pas été oublié : "30 % des contrats d'emplois d'avenir sont fléchés par les quartiers prioritaires et pour le moment nous en enregistrons 17 %", confie-t-il. Et de nous expliquer les raisons ? "L'absence de qualification d'un jeune lui rend la tâche plus complexe pour travailler dans les associations, et nous observons que le service de l'Emploi a davantage de réticence pour faire une dérogation à l'égard des jeunes BAC +3 dans les Zones urbaines sensibles (ZUS)." Et la situation des emplois-francs ? "Le dispositif rencontre des difficultés à se mettre en place pour le moment, reconnaît-il. Et nous allons le déployer dans les villes suivantes : Amiens, Marseille, Grenoble, Lille, Roubaix, Sarcelles, Toulouse, Saint-Quentin, Perpignan et Fort-de-France." Le ministère espère voir monter en charge à hauteur de 10.000 emplois-francs en 2016.

 

Où en est le volet "péréquation" de la réforme ?
A cette question, le ministre en charge de la Ville estime que cette réflexion engage différents ministères et doit être articulée avec l'ensemble des mesures budgétaires prises par le Gouvernement. "La mission que j'ai confiée au député François Pupponi pour améliorer les outils de péréquation se poursuit et trouvera sa place lors des débats attendus autour du projet de loi sur la Décentralisation ainsi que lors des discussions pour le budget 2014. Mais c'est une certitude : il faut rendre les politiques de péréquation plus justes et plus adaptées au territoire, a-t-il remarqué. Je suis d'ailleurs favorable à l'idée d'une vraie dotation, une dotation de solidarité communautaire dans le cadre de notre politique de la Ville… Ce qui n'est pas forcément actuellement le cas du Don de solidarité urbaine (DSU)."

 


Quartiers populaires : signature de la première convention triennale
Côté rénovation urbaine, François Lamy, s'est également félicité d'avoir signé le 4 avril dernier à Rouen, avec la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative, Valérie Fourneyron la première convention triennale d'objectifs pour les quartiers populaires. "Elle vise à une mobilisation accrue et un meilleur ciblage des moyens du ministère de Valérie Fourneyron dans les quartiers relevant de la politique de la ville, (Ndlr : réorientation des interventions du Centre national pour le développement du sport (CNDS) au profit des quartiers de la politique de la Ville. Et je souhaiterai voir s'installer davantage d'infrastructures sportives à l'image de salles de boxes dans les quartiers dits prioritaires", complète le ministre.

 

Le déficit d'équipements sportifs dans les ZUS - 20 équipements pour 10.000 habitants contre 35 dans les aires urbaines les abritant, ainsi que la surreprésentation des jeunes sur ces territoires par rapport à la moyenne nationale ont convaincu le Ministère des Sports et de la Jeunesse à injecter, en effet, massivement ses crédits dans les banlieues.

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