RTE envisage de relier électriquement les régions PACA et Languedoc-Roussillon par une liaison sous-marine d'environ 230 km afin de renforcer la sécurité d'approvisionnement des deux zones. Le projet qui devra d'abord être soumis à une enquête publique en 2015, pourrait être mis en service en 2018, après deux ans de travaux.

Le Sud-Est et le Sud-Ouest ne sont aujourd'hui directement électriquement reliés que par une seule autoroute électrique, un axe de 400 kV allant de Tavel (Gard) à La Gaudière (Aude). Une situation précaire qui fait peser un risque permanent sur l'approvisionnement en courant de toute une partie du sud de la France. La société gestionnaire du réseau, RTE (Réseau de Transport d'Electricité) envisage donc la construction d'une liaison sous-marine de 210 à 250 km de long, afin de renforcer le maillage entre les régions Provence-Alpes-Côtes d'Azur et Languedoc-Roussillon. "Cette liaison souterraine et sous-marine est une première en France pour une liaison entre régions", a indiqué le directeur du projet, Patrick Larradet, à l'AFP. Les lignes de 320 kV en courant continu qui seraient employées sont de même type que celles utilisées pour les liaisons entre le France et ses voisins (voir encadré).

 

La construction de la nouvelle infrastructure, sous-marine sur 160 km et souterraine sur le reste du parcours, pour une longueur totale de 230 km environ, indépendante de l'axe existant, pourrait être réalisée dans un calendrier préétabli. Un "fuseau" pour le passage de la ligne doit tout d'abord être choisi avant la fin de l'année suite à une période de concertation avec les communes, les associations environnementales, les chambres consulaires, les professionnels de la mer et les services de l'Etat, le tout sous l'égide du préfet de région. Le tracé retenu fera ensuite l'objet d'une enquête publique, courant 2015, avant un début des travaux en 2016. L'entrée en service pourra alors intervenir en 2018. RTE estime qu'une liaison sous-marine "constitue le meilleur compromis une fois pris en compte l'impact environnemental, l'efficacité pour le réseau et le coût". Le budget total de l'opération n'a pas été communiqué.

 

Premiers coups de pioche pour la ligne électrique transalpine "Savoie-Piémont"
Dans le cadre des Accords de Nice, signés en 2007, portant sur la coopération bilatérale franco-italienne dans le domaine énergétique, les capacités d'échanges électriques entre les deux pays doivent être augmentées. RTE et son homologue italien Terna ont donc démarré les travaux d'une nouvelle ligne d'interconnexion "Savoie-Piémont" de niveau européen qui accroîtra la sécurité d'alimentation des deux côtés des Alpes. L'ouvrage souterrain, de 190 km de long, permettra de transporter du courant continu à 320 kV (très haute tension) pour relier le poste électrique de Piossasco (Turin) à celui de Grande-Ile (Savoie). Lors de son entrée en service, en 2019, il s'agira de la plus longue interconnexion électrique de ce type au monde. Afin de minimiser l'impact environnemental, la ligne sera intégrée aux infrastructures (auto-)routières existantes et franchira la frontière par le tunnel du Fréjus.
L'ouvrage augmentera les capacités d'échanges entre la France et l'Italie de 1.200 MW, qui seront combinés avec le renforcement du réseau déjà existant sur la ligne "Cornier-Montagny-Albertville-La Praz-Villarodin-Venaus-Piossasco" (600 MW supplémentaires). Dans l'ensemble, la collaboration entre RTE et Terna portera la capacité du réseau de 2.650 MW à plus de 4.400 MW, soit une augmentation de plus de 60 %. L'investissement consenti, soutenu par la Commission européenne (dans le cadre du Plan de Développement décennal du réseau électrique européen et des Projets d'Intérêt Commun), s'élèvera à 1,4 milliard d'euros, dont 800 M€ pour le tronçon italien (y compris 60 M€ pour les travaux du poste de Piossasco) et 600 M€ pour le tronçon français. Les travaux impliqueront plus de 500 travailleurs de plus de 70 entreprises des domaines civil, électromécanique et du secteur de l'énergie.

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