Le spectre d'une grande faillite dans le secteur très éprouvé du BTP allemand s'éloignait jeudi, alors qu'un plan de sauvetage semblait en passe d'être trouvé pour le numéro trois national, Walter Bau.

«Les contours (du plan) sont établis», indiquait une source proche de l'entreprise. Selon cette source, Walter Bau, qui emploie quelque 9.000 personnes, a réussi à convaincre la quasi totalité de ses 27 banques créancières de lui injecter des liquidités. La Coface, principal assureur-crédit français et dernier créancier à hésiter, a également accepté dans la soirée, selon une seconde source proche. Au total, Walter Bau pourra compter sur 1,5 milliard d'euros.

D'après le Handelsblatt à paraître vendredi, le consortium bancaire emmené par la première banque allemande Deutsche Bank veut toutefois encore s'assurer que l'actionnaire majoritaire de Walter Bau, Ignaz Walter (56,9%), participera financièrement au sauvetage.

Selon une source proche de l'entreprise, Ignaz Walter devrait renoncer à une partie de ses actions pour faire entrer de nouveaux investisseurs dans le capital de Walter Bau. La direction de Walter Bau avait présenté début janvier un plan de restructuration de la dernière chance prévoyant des cessions d'actifs à hauteur de 150 millions d'euros et une réduction des coûts annuels de jusqu'à 60 millions d'euros.

Plusieurs centaines d'emplois sont menacés, selon la presse. Depuis le «boom» de la construction qui avait suivi la réunification allemande en 1990, le secteur du BTP est embourbé dans une grave crise illustrée en 2002 par la faillite retentissante du géant Holzmann. En 10 ans, il a perdu près de la moitié de ses emplois et devrait en perdre encore quelque 32.000 cette année, après déjà 47.000 en 2004, selon la fédération patronale HDB. Sur l'ensemble de l'année dernière, les investissements dans la construction ont reculé de 2,5%.

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