La nomination au poste de ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de Francis Mer, co-président du groupe sidérurgique Arcelor, est un signe fort du nouveau gouvernement en direction du monde des entreprises.

Cette nomination d'un grand patron en activité est une première sous la Ve République. Jusqu'à présent seuls des portefeuilles de moindre importance avaient été attribués a d'anciens PDG comme Roger Fauroux qui a été ministre de l'Industrie en 1988, deux ans après avoir quitté la présidence de Saint-Gobain Pont-à-Mousson.

La principale organisation patronale, le Medef, ne fera connaître que mardi 14 mai son opinion sur le nouveau gouvernement. Mais il est clair qu'il ne peut être que satisfait de voir l'un des siens accéder à Bercy.

M. Mer avait fait partie des instances du CNPF, prédécesseur du Medef, entre 1988 et 1997, et il menait encore l'année dernière en son nom les négociations sur la formation professionnelle.

Le président du Medef Ernest-Antoine Seillière qui avait fermement souhaité, le 29 avril, que le futur Président de la République "mobilise la société civile" semble donc avoir été entendu.

L'autre mouvement patronal, l'Union professionnelle artisanale (UPA) a estimé de son côté que "mettre à ce poste un grand responsable du monde industriel n'est pas fait pour nous choquer". Le président de l'UPA, Robert Buguet pense que M. Mer sera sans doute "un ministre réceptif" aux soucis des entreprises.

Atypique dans le gouvernement français, Francis Mer a un point commun avec son homologue américain, le secrétaire au Trésor Paul O'Neill. Alors que Francis Mer co-présidait le géant de l'acier Arcelor. M. O'Neill, pour sa part, était à la tête du géant de l'aluminium Alcoa avant de prendre son poste.

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