Mais SolarWorld ne l'entend pas de cette oreille. La société, qui a choisi le redoutable J.R. Ewing de « Dallas » pour ses publicités, a rassemblé une vingtaine d'entreprises européennes sous la bannière « EU Pro Sun » afin de défendre les intérêts de la filière. Le vice-président de la société allemande déclare : « Non seulement (…) la Chine inonde l'Union européenne de produits solaires à bon marché, mais son gouvernement admet déjà qu'il subventionne ses fabricants à l'exportation. La Chine bénéficie déjà d'un avantage naturel par rapport à l'UE étant donné que la main d'œuvre représente environ 10 % des coûts de production ». Les Etats-Unis auraient récemment déterminé que 12 catégories de subventions (prêts à très faible intérêt, terrains gratuits, énergie subventionnée pour la production, etc.) pourraient aider illégalement les exportateurs chinois qui bénéficieraient de marges allant de 30 à 250 %. L'U.S. Department of Energy estime que le montant de ses subventions dépasserait les 25 Mrds €.

 

Toutefois, Milan Nitzschke prévoit qu'aucune mesure visant à équilibrer les chances de l'UE ne pourra freiner la baisse de prix des modules sur le long terme. Selon une étude AT Kearney, le prix des systèmes solaires devrait chuter de 50 % en Europe d'ici à 2020. « L'industrie européenne ne cherche pas à faire augmenter les prix, mais plutôt à stopper une course désastreuse qui mènera à notre perte », explique le vice-président de SolarWorld. Les industriels d'EU Pro Sun espèrent maintenir une base durable de fabrication dans le continent, qui serait favorable à l'emploi, à la croissance, à l'innovation et à la planète. De son côté Suntech assure qu'elle est attachée à l'équité des pratiques commerciales internationales et qu'en tant que société cotée, ses opérations et financements sont totalement transparents. Affaire à suivre.

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