Un an après la catastrophe du Gothard, qui avait fait onze morts, le débat sur la sécurité routière dans les tunnels sous les Alpes est relancé. La volonté suisse de promouvoir le ferroutage se trouve ainsi confortée.

A 9h34, le 24 octobre 2001, un camion parti de Milan et chargé de pneu se met à zigzaguer dans le tunnel du Gothard, principal axe nord-sud européen traversant la Suisse. Il entre en collision avec un camion italien circulant vers le Sud. En trois minutes, les deux poids lourds s'embrasent, faisant onze victimes. L'enquête montrera que le chauffeur turc, employé illégalement par une société belge, était ivre. Mais plus important encore, elle a mis en lumière la non-adaptation du tunnel, vieux de trente ans, dont le système de ventilation, qui a mis sept minutes à s'enclencher, n'était plus adapté au trafic : jusqu'à 6.000 poids-lourds par jour à l'époque.

Le Gothard a rouvert en décembre 2001. Après une première phase de circulation alternée et modérée, le tunnel est désormais accessible dans les deux sens depuis le 30 septembre dernier. Le trafic a été réduit d'un tiers. Selon le porte-parole de l'Office fédéral des routes, Daniel Schneider, la catastrophe a " renforcé l'attention en matière de sécurité dans les tunnels " et a accéléré la réalisation des mesures de sécurité qui avait été préconisées après l'incendie du tunnel du Mont Blanc, en mars 1999.

La Suisse souhaite renforcer le ferroutage pour la traversée de la chaîne alpine. Le percement de deux tunnels consacrés au rail a commencé. L'un de 57 km de long sous le Gothard, qui sera ainsi le plus long du monde, et l'autre sous le massif du Loetschberg, de 35 km de long. Le premier sera ouvert vers 2012, le second vers 2007 ou 2008.

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