CONJONCTURE. Alors que le secteur comptait sur un rebond de son activité pendant l'été, pour compenser une partie de ce qui a été perdu pendant le confinement, le mois d'août a finalement été très calme pour les TP.

Les travaux publics n'étaient pas à la fête cet été. Les chiffres du dernier bulletin de conjoncture de la FNTP, pour le mois d'août 2020, ne sont effectivement pas bons. Le secteur attendait pourtant beaucoup de la période estivale : avec des jours ouvrés supplémentaires, des congés décalés ou raccourcis, les acteurs comptaient rattraper en partie au mois d'août ce qui n'avait pas été fait durant le confinement.

 

Mais l'activité ne s'est pas redressée, et son niveau est resté "très largement inférieur à celui observé en août 2019", enregistrant une baisse de 12% sur un an, regrette la FNTP. Entre juin et août, en cumul sur un an, les travaux réalisés étaient en recul de 10,6%. C'est encore 15% de moins si l'on se focalise sur les 8 premiers mois de 2020.

 

Commandes toujours en berne

 

Le mois d'août n'est généralement pas un bon mois pour voir entrer de nouvelles commandes dans les carnets des entreprises. Mais en 2020, il est plus faible encore que l'année précédente puisque la baisse, vs août 2019, est de 16,3%. Même comparé au mois précédent, la tendance est inquiétante, puisque la chute est de près de 20% par rapport à juillet.

 

La commande publique n'a toujours pas repris depuis le déconfinement, si bien que les prises de commandes s'inscrivent assez durablement dans une tendance baissière. Le recul est de plus de 16% en cumul depuis janvier, et encore de 9% entre juin et août. Et cela ne devrait pas s'améliorer en septembre, craint la FNTP. Avec des répercussions importantes sur l'activité de la fin de l'année.

 

Conjoncture FNTP pour août 2020
Bulletin de conjoncture de la FNTP pour août 2020 © FNTP

 

Des heures intérimaires toujours très en-dessous des niveaux habituels


Avec le décalage d'une partie des congés, le volume d'heures totales travaillées a retrouvé un niveau comparable à celui de l'an passé (+0,4% vs août 2019). Ce qui est rendu possible par la hausse des heures des ouvriers permanents (+3,9%) sur un an, alors que celles effectuées par les intérimaires sont toujours en très forte baisse (-22,3% sur un an).

 

La FNTP craint donc toujours un trou d'air important dans les prochains mois. Ce qui pourrait mettre encore plus en difficulté certaines entreprises qui ne parviennent pas à retrouver leur niveau d'activité d'avant-crise.

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