Avec la pose de la première pierre de la gare de Champagne-Ardenne mercredi à Bezannes, le bout du tunnel est en vue pour la première phase du chantier du TGV-Est, débuté au printemps 2002 et qui devrait aboutir à une mise en service en juin 2007.

Au terme de cette première phase de travaux qui permettra aux TGV de circuler à 320km/h entre Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) et Baudrecourt (Moselle), Strasbourg sera à 2H20 de Paris (contre 4H00 actuellement), Nancy et Metz à 1H30 (contre 2H45), selon Réseaux Ferrés de France (RFF).



La deuxième phase concernera la portion située entre Baudrecourt et Vendenheim (Bas-Rhin), à quelques kilomètres de Strasbourg. Mais son financement n'est pas bouclé, et la date de début des travaux est encore incertaine, les élus locaux insistant pour qu'elle intervienne dès l'achèvement de la première phase. Elle devrait permettre à terme de relier Strasbourg à Paris en 1H50.

Entamés au printemps 2002, les travaux de génie civil et de terrassement de la première phase ont cédé le pas à l'aménagement des équipements ferroviaires, tels que rails, caténaires et feux de signalisation.

Ils ont permis l'édification de nombreux ouvrages comme la tranchée de Janvry (longue de 570 mètres dont 190 en souterrain), le plus haut viaduc à Jaulny (50 mètres de haut), et le plus long au-dessus de la Moselle (1.510m de longueur).

Trois nouvelles gares doivent entrer en service le long de la ligne: la gare Champagne-Ardenne TGV à Bezannes, la gare Meuse TGV sur la commune de Trois-Domaines entre Bar-le-Duc et Verdun, et la gare Lorraine TGV à Louvigny, à proximité de l'aéroport de Metz-Nancy. Une quatrième pourrait voir le jour ultérieurement à Vandières, au croisement de la ligne Metz-Nancy.

A l'heure actuelle, 200 des premiers 300 km de rails ont été posés, plus de 75% des poteaux caténaires sont en place et 80% des postes de signalisation sont équipés. Ces travaux devraient être achevés à la fin de l'année, selon RFF, date à laquelle les premiers essais de montée en vitesse devraient commencer.

Le coût total de la première phase est de 3,2 milliards d'euros, selon RFF, sans compter 243 millions relevant d'installations propres à la SNCF.

Quelque 11,5 millions de voyageurs par an devraient emprunter la Ligne à Grande Vitesse européenne, selon les prévisions de la SNCF, soit une hausse de 66% par rapport au trafic actuel du rail (6,9 millions de voyageurs). Cette hausse tient compte du report du trafic de l'avion et de la route vers le train et de l'accroissement de la mobilité en raison de l'amélioration de la ligne.

Cette ligne à grande vitesse permettra l'interconnexion avec les réseaux ferroviaires allemand, suisse et luxembourgeois. Elle sera également compatible avec les trains à grande vitesse allemands ICE. Dès 2007, Francfort sera ainsi à 3H45 (contre 6H15) de Paris, Luxembourg à 2H15 (3H35 actuellement) et Zurich à 4H30 (contre 5H50).

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