Interrogé sur la solution de détruire puis de reconstruire totalement la voûte, Pierre Graff, président d'ADP, insiste sur «un seul critère, la sécurité».

Le président d'Aéroports de Paris Graff affirme dans un entretien à l'AFP que le choix d'une démolition de la voûte de la jetée du terminal 2E de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, pour la reconstruire sur toute sa longueur, répond à des impératifs de sécurité et ne remet pas en cause l'ouverture du capital du groupe.

Vous venez d'opter pour une destruction de la voûte de la jetée du terminal 2E de Roissy pour la reconstruire ensuite. Pourquoi avoir choisi cette solution plutôt qu'une simple consolidation'
Un seul et unique critère a joué: la sécurité des personnels et des passagers. Plusieurs solutions dites de réparation ont été étudiées mais elles ont toutes été écartées, car aucune n'offrait une garantie totale, complète et sans ambiguïté en matière de sécurité. Tout le monde comprend qu'il est hors de question de prendre le moindre risque. Je suis responsable de cette entreprise, je dois remettre cet aérogare en service. Je viens d'informer le conseil d'administration et les experts judiciaires de cette orientation. J'informerai les compagnies aériennes. Lors d'un prochain conseil, nous délibérerons sur un projet finalisé.

A combien estimez-vous les coûts et les délais d'une telle opération' Quelle sera la procédure d'attribution du chantier?
Nous allons faire un appel d'offres. Cela permet d'agir dans une totale transparence vis-à-vis des entreprises de BTP. Le meilleur gagnera. En matière de coûts, les deux solutions sont du même ordre de grandeur, même si on peut penser que la reconstruction sera un petit peu plus chère. J'avais dit publiquement une centaine de millions d'euros, je le confirme. En matière de délai, j'avais dit que la reconstruction serait un peu plus longue que la réparation. L'écart est évalué aujourd'hui par les experts à environ trois ou quatre mois. Mais pour les coûts comme pour les délais, il y a une incertitude très forte dans le cas de la réparation, et une meilleure garantie avec la reconstruction. Là encore, la balance penche en faveur de la reconstruction.

Cette décision influera-t-elle sur le calendrier de l'ouverture du capital d'ADP?
Je ne pense pas. Tout d'abord, la date ne dépend pas de moi mais des ministres des Transports et des Finances. Ceux-ci ont dit qu'ils envisageaient une ouverture de capital fin 2005, début 2006. Enfin, pour les investisseurs, ce qui est important, c'est d'avoir une visibilité sur l'avenir de l'entreprise dans laquelle ils comptent investir. Ce qui serait de nature à retarder l'ouverture de capital, ce serait de ne pas décider, ou de se lancer dans un chantier qui comporterait des aléas. Prendre une décision claire, suffisamment en amont, c'est rassurer les investisseurs lorsque nous irons sur le marché.

AFP

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