Auditionné ce mardi 11 février à l'Assemblée nationale, le futur président de la Société du Grand Paris (SGP), Philippe Yvin, a rassuré les élus sur sa volonté de poursuivre avec eux une "concertation très approfondie" sur le projet du Grand Paris Express (GPE).

La passation de pouvoir à la tête de la Société du Grand Paris (SGP), l'entreprise d'Etat chargée d'aménager le Grand Paris Express (GPE), s'accélère et devrait avoir lieu avant la fin du mois. Alors que le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP) a donné un avis favorable le 21 janvier dernier au départ d'Etienne Guyot, président du directoire depuis septembre 2011, Philippe Yvin, actuel conseiller de Matignon, pressenti pour le remplacer a été entendu mardi 11 février à l'Assemblée nationale par la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire comme le veut la procédure de nomination.

 

Poursuivre la méthode d'Etienne Guyot
"J'entends poursuivre la méthode d'Etienne Guyot d'une concertation très approfondie avec les élus et avec la participation du public", a déclaré Philippe Yvin aux députés assurant s'inscrire dans la "poursuite de ce processus" qui avait fait la marque et le succès de son prédécesseur. Pour rappel : ce changement à la tête du pilote du Grand Paris Express avait créé des remous et des inquiétudes chez les élus. L'ex-collaborateur de Claude Bartolone s'est donc employé à se montrer sous le jour d'un fin connaisseur des dossiers qu'il va devoir reprendre et au service de ce projet d'intérêt général.

 

De nombreux députés ont émis le souhait que le management se stabilise à la tête de la Société du Grand Paris (SGP), car "un tel projet ne peut souffrir de trop de changement dans sa gouvernance", selon les termes de Jacques-Alain Benisti (UMP, Val-de-Marne).

 

Des inquiétudes sur les surcoûts et difficultés techniques
Au final, Philippe Yvin sera le troisième président du directoire depuis la création de la SGP en 2010. Sur le fond, des députés ont émis des inquiétudes sur des difficultés et surcoûts non évalués qui pourraient peser sur le financement de ce projet. Alexis Bachelay (PS), député des Hauts-de-Seine a abordé la question de l'approvisionnement en matériaux de construction "vu l'ampleur du sujet", à savoir 200 km de nouvelles lignes, dont beaucoup en souterrain. De son côté, Yves Albarello (UMP) parlementaire de Seine-et-Marne a mis en garde sur "la traversée par les tunneliers de zones gypsifères, pour éviter les effondrements, il faudra consolider, donc il y aura des surcoûts et tout cela n'a pas été chiffré !"

 

"Longue route et pente raide"
De plus, "vous allez trouver des terres polluées et sulfatées, le traitement de ces dernières coûtant 130 euros la tonne", a aussi prévenu le député, tout en assurant Philippe Yvin de son "aide" pour affronter cette "longue route et cette pente raide", a-t-il poursuivi.

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