CRI D'ALARME. Plusieurs acteurs du secteur du logement ont pris la plume afin d'alerter le chef de l'État au sujet de la crise de la construction neuve. Elles attendent des mesures d'urgence pour désamorcer une "bombe économique, sociale et sociétale".

Les représentants du secteur du logement alertent depuis de longs mois sur la crise qui se confirme dans la construction neuve. Et deux signaux récents sont venus les inquiéter encore un peu plus : le report de la présentation des conclusions du CNR logement du 9 mai au 5 juin, et un entretien du chef de l'État donné à nos confrères de Challenges. Emmanuel Macron y appelait notamment à une "conférence des parties" sur le logement, suscitant l'incompréhension des acteurs qui attendent déjà la réception du CNR. "On a créé un système de surdépenses publiques pour de l'inefficacité collective [...] On a créé un paradis pour les investisseurs immobiliers", avait également affirmé Emmanuel Macron. Des propos qui ont indigné la profession. Au point d'amener les présidents de six entités majeures du secteur de l'immobilier (FFB, Fnaim, FPI, Pôle Habitat FFB, Procivis, Unis) à prendre la plume pour rédiger une lettre ouverte adressée à l'hôte de l'Élysée.

 

 

150.000 emplois seraient menacés

 

"L'heure n'est plus aux constats, aux atermoiements ni aux hésitations", peut-on lire dans ce document communiqué à la presse, mais également publié dans Le Parisien sous forme de tribune. "Quand l'État prendra-t-il la véritable mesure du risque de bombe économique, sociale et sociétale que représente la crise du 'pouvoir d'habiter' à laquelle font face nos concitoyens ?" Les signataires en appellent ainsi à la prise de décisions "puissantes et rapides", considérant que la très mauvaise conjoncture pourrait se traduire, dans les mois à venir, par la destruction de "plus de 150.000 emplois".

 

Aux Assises du logement, le 6 juin 2023, le Logement sera en débat

 

Au lendemain de la communication des conclusions du CNR logement, prévues pour le 5 juin 2023, les acteurs du secteur se retrouveront pour débattre des problématiques les concernant aux Assises nationales du logement et de la mixité urbaine, organisées par Batiactu groupe. Rendez-vous à la Cité internationale, à Paris, pour y participer en présence des décideurs, et profiter du riche programme de conférences.

 

"Nous attendons désormais non plus une énième concertation"

 

Les organisations insistent aussi sur les conséquences concrètes de cette crise sur la vie des Français, confrontés à un "manque criant et évident" de logements, y compris sociaux. Le courrier fait également référence à la rénovation énergétique, où les "moyens" mis en place ne seraient pas à la mesure de ce qui est nécessaire.

 

 

Ainsi, il est attendu de l'État d'activer des leviers pour soutenir les collectivités, relancer l'offre de logements et trouver des "solutions bancaires". "Nous attendons désormais non plus une énième concertation, mais l'expression d'une volonté présidentielle claire et ambitieuse ainsi que des mesures chiffrées, un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers adaptés aux enjeux", concluent les auteurs. Un courrier qui vient exercer encore un peu plus de pression sur les pouvoirs publics, à quelques semaines d'éventuelles annonces dans le cadre du CNR logement.

 

Les signataires de la tribune : Olivier Salleron (président de la FFB), Loïc Cantin (président de la Fnaim), Pascal Boulanger (président de la FPI), Grégory Monod (président du Pôle Habitat FFB), Yannick Borde (président de Procivis), Danielle Dubrac (présidente de l'Unis).

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