Le groupe français d'appareillage électrique aurait repris ses négociations avec Bruxelles en vue de fusionner avec Legrand. Il lance en même temps une OPA sur Digital Electronics.

La nouvelle était attendue depuis le désaveu de la Commission européenne par la Cour européenne de justice. Mais elle n'est pas encore officielle, le géant français de l'électronique s'étant pour l'instant refusé à tout commentaire.

Néanmoins, le journal Les Echos, en date de vendredi, indique que les discussions auraient repris entre l'entreprise et les services de Mario Monti. Les retrouvailles ont semble-t-il été difficiles, indique en substance le quotidien, précisant que Schneider, tenté de conserver Legrand, presse les services du commissaire européen à la Concurrence d'instruire très vite le dossier. L'entreprise a en effet jusqu'au 10 décembre pour décider s'il conserve la société de petit matériel électrique, ou s'il le laisse au consortium Wendel. S'il décide du rachat, il devra payer une indemnité contractuelle au consortium de 180 millions d'euro.

Mais Schneider a fait savoir ce même jour qu'il lançait une OPA " amicale " sur le groupe japonais Digital Electronics qui fabrique des composants électroniques. Au prix de 3.800 yen par action, " cette offre reste soumise à l'attente d'un seuil de détention minimum de 66,7% du capital à l'issue de la transaction ", a indiqué le groupe français. Schneider avait déjà signé, début septembre, un accord conditionnel de rachat de Digital Electronics (DE), spécialiste mondial des produits de dialogue homme-machine.

" L'acquisition de DE constitue pour Schneider un point d'entrée majeur sur le marché en forte croissance du dialogue homme-machine ", a indiqué le groupe, avant d'ajouter que " c'est également un accès renforcé au marché industriel des fabricants de machines, notamment japonais ". Cette opération s'inscrit dans le cadre de la " stratégie d'acquisitions sélectives " du groupe français, qui veut poursuivre une politique dans les secteurs jugés stratégiques pour élargir ses marchés.

Coté à Osaka, DE emploie 1.100 personnes et a réalisé sur son exercice 2001/2002, clos fin mars, un résultat d'exploitation de 10,8 millions d'euro pour un chiffre d'affaires de 201,1 millions d'euro, dont 63% au Japon et 12% en Europe.

Reste à savoir si le groupe français aurait les moyens d'acquérir à la fois Legrand, et donc de payer les indemnités à Wendel, et le japonais, ou si sa stratégie est d'avoir une porte de sortie dans tous les cas de figure.

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