Le groupe Saint-Gobain qui affiche une hausse de son chiffre d'affaires sur les 9 derniers mois de 7,6%, a revu à la baisse la prévision de croissance de son résultat net pour 2001. Par ailleurs, le groupe a accéléré ses actions de réduction des coûts ce qui s'est traduit par des fermetures d'usines en Amérique du Nord.

Dans un communiqué, le groupe indique qu'il table désormais sur "une croissance comprise entre 1% et 5%". Une fourchette à comparer avec les 10% que le groupe visait auparavant.

Le groupe a revu mardi cette prévision à la baisse en raison du "ralentissement de l'activité constaté en septembre" et du "degré élevé d'incertitude qui pèse actuellement sur l'économie mondiale ".

La nouvelle prévision est "prudente" alors que les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis ont "marqué une cassure sur un fond économique déjà pas très brillant", a déclaré à l'AFP Philippe Crouzet, directeur général adjoint de Saint-Gobain, chargé des finances.

"A la fin du mois d'août, Saint-Gobain était en ligne avec ses objectifs. Depuis, le mois de septembre a été mauvais en termes d'activité aux Etats-Unis surtout, mais aussi en Europe", a indiqué M. Crouzet.

En effet, en septembre, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 3% à données comparables. Le repli a été "particulièrement sensible" dans le secteur matériaux à haute performance (céramiques et plastiques haute performance, abrasifs) et l'activité renforcement, "touchés par la poursuite du ralentissement de l'activité industrielle et des investissements, notamment depuis les événements du 11 septembre, tant aux Etats-Unis qu'en Europe".

Certes, "depuis début octobre, les tendances montrent une reprise aux Etats-Unis et en Europe dans les secteurs liés à la construction et la consommation, comme les bouteilles en verre", mais "l'activité ne redémarre pas dans les céramiques, les plastiques et le renforcement", a ajouté M. Crouzet.

Par ailleurs, Saint-Gobain déclare avoir accéléré ses actions de réduction des coûts après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. "Nous avions commencé les réductions de coûts avant le 11 septembre. Nous les avons accélérées et nous avons réduit nos investissements", a indiqué M. Crouzet à l'AFP.

Ces actions de diminution des coûts ont été menées "d'abord aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, en Allemagne et même en France", a-t-il ajouté.

"En Amérique du Nord, nous avons accéléré les réductions d'effectifs et les fermetures d'usines, dans les abrasifs ou les céramiques", a précisé M. Crouzet.

En Europe, Saint-Gobain "vient de fermer au Luxembourg une usine d'abrasifs qui servait le marché allemand", a-t-il indiqué. "Pour le moment, la France est certainement un des pays qui résiste le mieux", mais des contrats à durée déterminés (CDD) ne sont pas renouvelés, a-t-il poursuivi.


Un chiffre d'affaires en hausse

Le groupe a réalisé, au cours des neuf premiers mois de l'exercice 2001, un chiffre d'affaires en hausse de 7,6%, à 22,932 milliards d'euros contre 21,302 milliards d'euros sur la même période de 2000.

A structure comparable et hors Essilor, le chiffre d'affaires a augmenté de 2,2% en euros et de 1,9% en monnaies nationales, a précisé Saint-Gobain.Sur neuf mois, les prix de vente ont augmenté de 3,7%, tandis que les volumes ont diminué de 1,8%, "après une baisse de 6,8% sur le seul mois de septembre", a relevé le groupe.
Au troisième trimestre 2001, le chiffre d'affaires, dont le montant sur cette période n'est pas publié, est resté "stable, à données comparables, par rapport au troisième trimestre 2000", a indiqué le groupe.
Cette stabilité a été enregistrée alors que la hausse des prix de vente, au troisième trimestre 2001, a "pratiquement compensé la baisse des volumes", a souligné le groupe.

Le pôle Verre connaît la plus forte croissance du groupe, même s'il a subit un ralentissement dans les activités liées au secteur du bâtiment. En revanche, le pôle Habitat a vu son chiffre d'affaires progresser sur le troisième trimestre, en particulier dans les branches " matériaux de construction et canalisation ". La branche " Distribution bâtiment " a connu un bon niveau d'activité en France et en Grande-Bretagne, mais est affectée, en Allemagne, par la poursuite du ralentissement du marché de la construction.

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