GUIDE. "Développer un nouveau standard de rue ordinaire métropolitaine - post-carbone et post-covid" : c'est l'objectif que s'est assigné le groupement qui a remporté un appel à projet de l'Ademe sur les communs. Un guide à destination des collectivités doit émerger de cette démarche de recherche-action.

Dans le cadre de l'"appel à communs" sur la résilience des territoires lancé par l'Ademe, le groupement constitué par Richez Associés, Franck Boutté Consultants et Leonard (groupe Vinci), a été sélectionné, avec son projet de "Rue commune". Celui-ci consiste en une démarche de co-construction d'un guide pratique, qui devra "permettre à tous les territoires et acteurs de la ville de développer un nouveau standard de rue ordinaire métropolitaine - post-carbone et post-covid". Cette nouvelle rue s'appuiera, d'une part, sur une transition forte des mobilités, et d'autre part sur deux leviers d'action : la transformation du sol et la transformation de ses usages.

 

Le groupement met en avant un parti-pris : "transformer la rue ordinaire de nos métropoles pour rendre la ville du XXIe siècle durable et désirable et répondre ainsi à l'urgence climatique et sociale". Il se donne un an pour mettre à disposition des collectivités un guide méthodologique de diagnostic et de mise en œuvre pour accélérer l'adaptation des rues métropolitaines ordinaires. La livraison est attendue fin 2022. L'élaboration se fera dans un processus participatif de travail mobilisant les communautés (tables rondes, webinaires et ateliers) activé à partir de mars 202.

 

Le commun, une "ressource mise en partage"

 

Il s'agit donc d'une démarche "expérimentale, transversale, de recherche-action" visant à "repenser la rue métropolitaine ordinaire", sa vocation et donc sa composition et ses usages. Le groupement propose de faire de cette rue métropolitaine ordinaire du XXIe siècle une rue "commune". Un commun, expliquent-ils, est "une ressource mise en partage et alimentée par une communauté qui met en place une gouvernance et des règles pour la gérer et la protéger".

 

Le commun, "c'est aussi une mise en commun des expertises". Les expertises techniques tout autant que "celles de la société civile, des habitants, des commerçants, des usagers, qui ont une connaissance fine, parce qu'ils les vivent au quotidien, des sujets abordés". Cette construction par la mise en commun "permettra de briser les cloisonnements qui trop souvent empêchent l'émergence de visions systémiques et dynamiques de la ville".

 

Ateliers et débats au premier semestre

 

A partir de mars 2022, un agenda d'ateliers et de débats sera mis en place pour enrichir les regards sur la rue de demain et coconstruire ce guide. La première partie du guide établira, à partir d'une analyse territoriale globale, une méthode de diagnostic de la rue, sur le plan matériel (dimensions, orientation, nature des sols et sous-sols, des façades, gestion des eaux de pluie, végétalisation) et immatériel (situation juridique, mais aussi d'usage - pour savoir comment la rue est habitée -, et relationnelle - comment les différents groupes qui la constituent s'entendent). Cette première partie "permettra de lire les besoins, de lister les vulnérabilités et d'identifier les potentiels, pour définir quelle infrastructure est éligible à la Rue commune".

 

La seconde partie du guide aura une vocation plus opérationnelle. En présentant différents cas d'usage, elle détaillera, en fonction du diagnostic préalable, les changements possibles, les actions envisageables, "pour que la rue produise, en fonction des situations spécifiques des différents territoires, ce que l'on attend d'elle". Par exemple, en matière de réorganisation de l'espace public, d'invitation à de nouveaux usages, ou encore d'utilisation de matériaux contribuant au rafraîchissement de nos métropoles en été, explique le groupement.

actionclactionfp