L'amélioration de la performance énergétique des bâtiments reste une préoccupation fondamentale du Grenelle 2, avec pour objectifs la construction BBC et la réduction de la consommation d'énergie du parc ancien de 38% d'ici à 2020. Pourtant, le chemin pour parvenir à un tel but reste aujourd'hui en débat. Détails.

La France compte 31 millions de logements, dont plus de 26 millions de résidences principales. C'est un parc vieillissant, qui se renouvelle très peu et qui, de plus, absorbe 30% de la consommation énergétique du pays. Reste un formidable potentiel pour le secteur de la rénovation. Or, si l'échéance du Facteur 4 (division par 4, d'ici à 2050, des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés afin de limiter le réchauffement moyen de la Terre en dessous de 2°C), reste l'objectif ultime, « il est probable que les mesures prévues dans le Grenelle 2, restant basées sur des incitations fiscales et l'approfondissement du Diagnostic de Performance Énergétique, ne seront pas suffisantes pour relever ce défi », indique l'étude Habitat Facteur 4 publiée par l'Institut du développement durable et des relations internationales.

 

La difficulté de l'âge des bâtiments
Cette dernière révèle ainsi que les bâtiments construits avant-guerre sont les plus énergivores, et préconise, entre autres, l'isolation par l'extérieur. « La répartition des effectifs et des consommations de chauffage selon la période de construction permet de repérer les principaux gisements de réhabilitation », note l'étude. Il s'agit des maisons individuelles de construction antérieure à 1949 qui comptent pour le tiers des effectifs, mais pour 45% des consommations de chauffage ; les logements en immeubles collectifs de la période 1949-1974, qui représentent 44% des effectifs pour plus de la moitié des consommations de chauffage. L'étude recommande en conclusion les « gestes de rénovation (bâti et systèmes) les plus efficaces au rythme des travaux d'entretien classique », à savoir tous ceux en lien avec l'enveloppe. En outre, elle conseille la « généralisation à l'ensemble du parc de construction antérieure à 2011 de l'isolation thermique par l'extérieur en priorité sur l'isolation intérieure » - tandis que la Loi de finance 2011 a adopté un plafond pour ce type de dépense (lire encadré). Ainsi que les équipements de ventilation contrôlée, des vitrages à isolation renforcée, ce qui devrait permettre de « réduire en moyenne de 60% les besoins en maisons individuelles comme en logements collectifs ». Toutefois, l'étude rappelle le coût élevé de la rénovation d'un logement, qui s'établit en moyenne entre 12.700 et 24.200 € HT (hors rénovation des équipements énergétiques et de ventilation).

 

Habitat Facteur 4 estime, enfin, que la ville de 2050 a déjà été construite à 70% en 2005 : « Le secteur comporterait un peu plus de 35 millions de résidences principales en 2050, dont 25 millions sont déjà construites ». Cela met en évidence l'importance du stock et de son évolution énergétique…

 


Isolation et crédit d'impôt

 

Dans le flot de mesures fiscales adoptées fin 2010, celle concernant l'isolation est maintenue pour 2011. Revers de la médaille, le crédit d'impôt de 25% sur les prix des matériaux d'isolation et de leur mise en oeuvre est désormais plafonné, et l'on devra distinguer ITE et ITI. Ne seront donc remboursés que 150 €/m2 pour une isolation par l'extérieur, et 100 €/m2 pour une isolation par l'intérieur.

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