Veolia (ex-Générale des Eaux) va perdre la délégation de service public pour la distribution d'eau potable à Rennes. La municipalité a opté pour une gestion publique de l'or bleu.

Le résultat est écrasant : à 51 voix contre 9, le conseil municipal de Rennes (Ille-et-Vilaine) a décidé de créer une société publique locale chargée d'assurer la gestion de l'eau, à compter de fin 2014. C'est à ce moment qu'arrive à expiration la délégation de service public accordée au groupe Veolia depuis des décennies. Selon le porte-parole de la mairie, "il s'agit d'un vrai choix politique consistant pour la collectivité à reprendre en main la gestion de l'eau".

 

La commune souhaitait en effet mettre fin au paradoxe qui veut que la Ville milite pour une baisse de la consommation d'eau alors que le délégataire a intérêt à ce qu'elle augmente. D'autant plus que Veolia avait formulé l'intention de revoir son niveau de tarif : en 2011, la facture se montait à 10 M€. Sans doute la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour le conseil rennais qui affiche son objectif de stabilité des prix. Le conseiller municipal délégué à l'eau et l'assainissement, Marc Hervé, précise que la décision "ne peut être aucunement interprétée comme une sanction (…) du délégataire actuel". La société publique associera dans un premier temps la ville de Rennes (212.000 âmes) au Syndicat mixte de production du bassin rennais, mais s'ouvrira ultérieurement aux communes environnantes, touchant alors une population de 400.000 personnes.

 

Une liste qui s'allonge
Récemment d'autres agglomérations avaient fait le même choix, en reprenant à leur compte la gestion de l'eau, comme Paris en 2010. Nice, également sous contrat avec Veolia jusqu'en 2015, souhaite écourter cette mission de DSP et, pourquoi pas, la mettre en régie, tout comme Montbéliard. Bordeaux de son côté, passera également l'eau et l'assainissement en régie publique, à l'horizon de 2019.

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